état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°17
état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°17
 
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le niveau d'études selon le milieu social

Les enfants de parents cadres, de professions intermédiaires ou indépendants réussissent davantage leurs études. Ils sont proportionnellement plus nombreux à être bacheliers, à entreprendre des études dans l’enseignement supérieur et à en être diplômés. Néanmoins, c’est dans les milieux sociaux les moins favorisés que l’accès à l’enseignement supérieur s’est le plus développé, réduisant ainsi les inégalités qui demeurent malgré tout très marquées.
 
 
Les enseignements secondaires puis supérieurs se sont fortement développés jusqu’au milieu des années 1990. Cela s’est traduit par leur ouverture croissante à l’ensemble des milieux sociaux. Pour autant, des différences entre milieux sociaux demeurent.

En 2022, 78 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans possèdent un baccalauréat (graphique 24.01). La démocratisation des études au cours du 20e siècle a permis à tous les milieux sociaux d’obtenir plus souvent un baccalauréat, ce en grande partie en raison de l’instauration d’un baccalauréat technologique en 1968 puis surtout d’un baccalauréat professionnel en 1985. En effet, 69 % des enfants d’ouvriers ou d’employés âgés de 20 à 24 ans ont le baccalauréat alors que pour les enfants d’ouvriers ou d’employés âgés aujourd’hui de 45 à 49 ans, seuls 52 % possèdent ce diplôme. L’augmentation de l’obtention du baccalauréat s’observe également parmi les enfants dont les parents se situent en haut de l’échelle sociale, mais sa progression a été un peu moins forte : 88 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants âgés de 20 à 24 ans ont un baccalauréat, contre 75 % de ceux âgés de 45 à 49 ans, soit un taux multiplié par 1,2. Malgré la baisse des écarts entre milieux sociaux, les enfants ayant des parents cadres, de professions intermédiaires ou indépendants restent, à tous les âges, plus nombreux à être bacheliers.

Dans la continuité de l’expansion de l’enseignement secondaire, l’enseignement supérieur a beaucoup élargi son recrutement au début des années 1990. En 2020, 65 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans ont ou ont eu accès à l’enseignement supérieur (en y ayant obtenu un diplôme ou non) contre seulement 46 % des personnes âgées de 45 à 49 ans (graphique 24.02). Cette progression de l’accès à l’enseignement supérieur est là aussi plus forte pour les enfants issus des milieux sociaux les moins favorisés, de sorte que les différences entre milieux sociaux se sont réduites. En effet, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, 77 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants étudient ou ont étudié dans le supérieur, contre 52 % des enfants d’ouvriers ou d’employés (soit 1,5 fois plus). Ce rapport est de 1,9 pour les personnes âgées de 45 à 49 ans (62 % contre 33 %).

En moyenne de 2020 à 2022, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans, 66 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants sont diplômés du supérieur, contre 35 % des enfants d’ouvriers ou d’employés (graphique 24.03). En outre, les premiers possèdent un niveau plus élevé : en 2020‑2022, 39 % d’entre eux sont diplômés d’un master, d’un doctorat ou d’une grande école, contre seulement 13 % des enfants d’ouvriers ou d’employés. En revanche, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur court professionnalisant varie peu selon le milieu social : 10 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants ont obtenu un BTS, DUT proche des enfants d’ouvriers ou d’employés (11 %). En dix ans, dans un contexte de montée en charge de la réforme LMD, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur des jeunes âgés de 25 à 29 ans a légèrement augmenté quelle que soit la catégorie sociale. Cependant, la part de diplômés de master, DEA, DESS et doctorat a doublé ou presque, pour chacune des catégories sociales.

Enfin, les enfants issus de milieu moins aisé quittent plus souvent l’enseignement supérieur sans avoir obtenu un diplôme. En 2018‑2020, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans ayant étudié dans le supérieur, c’est le cas de 9 % des enfants de cadres, professions intermédiaires ou indépendants contre 19 % des enfants d’ouvriers ou d’employés.
 
 
Le graphique 24.01 est fondé sur l’enquête Emploi de l’Insee. L’accès au baccalauréat est étudié par groupe d’âge quinquennal (âge à la date d’enquête). Il a pu être obtenu en formation initiale ou tout au long de la vie (reprise d’études). L’enquête emploi a connu une rupture de série en 2021. De plus, la CSP des parents n’est dorénavant interrogée qu’en grappe entrante : les estimations sont donc moins précises. Les comparaisons des années antérieures à 2020 et 2021 sont donc à interpréter avec précaution.

Le graphique 24.02 est fondé sur l’enquête Emploi de l’Insee. L’accès à l’enseignement supérieur est étudié par groupe d’âge quinquennal (âge à la date d’enquête). Dès lors que l’enquêté déclare étudier ou avoir étudié dans l’enseignement supérieur, il est comptabilisé comme ayant accédé à l’enseignement supérieur, qu’il y ait obtenu ou non un diplôme de ce niveau. Les données relatives à l’accès à l’enseignement supérieur selon l’âge et le milieu social ne sont plus calculables sur les nouvelles éditions de l’enquête emploi à compter de 2021.

Le graphique 24.03 est fondé sur l’enquête Emploi de l’Insee. Le niveau de diplôme obtenu par les jeunes âgés de 25 à 29 ans en fonction du milieu social est calculé en moyenne sur les périodes 2010‑2012 et 2020‑2022. Le plus haut diplôme obtenu a pu l’être en formation initiale ou tout au long de la vie (reprise d’études). Les indicateurs sur l’éducation issus de l’enquête Emploi ont été affectés par des changements dans le questionnaire et de champ introduits à partir de 2013 et dont les effets se sont progressivement diffusés. Sauf mention contraire, les séries n'ont pas été rétropolées pour tenir compte de ces ruptures de série. Les évolutions entre les années antérieures et postérieures à 2013 et 2014 sont à interpréter avec précaution. L’enquête emploi a connu une nouvelle rupture de série en 2021. De plus, la CSP des parents n’est dorénavant interrogée qu’en grappe entrante : les estimations sont donc moins précises.

L’origine sociale est appréhendée par la profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) des parents vivants. C’est la PCS du père quand cette dernière est renseignée et celle de la mère sinon. La PCS d’un retraité ou d’un chômeur est celle de son dernier emploi.


Insee (enquête Emploi), traitements MENJ-MESR-DEPP


Cyrille Godonou (DEPP A1)

 
24.01
France métropolitaine + DROM hors Mayotte
20‑24 ans
25‑29 ans
30‑34 ans
35‑39 ans
40‑44 ans
45‑49 ans
Ensemble de la génération
Enfants de cadres ou de professions intermédiaires
Enfants d'ouvriers ou d'employés
 
En 2022, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, 78 % détiennent le baccaclauréat. C'est le cas de 88 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans dont le père est cadre, de profession intermédiaire ou indépendant, contre 69 % de ceux dont le père est ouvrier ou employé.
Source Insee (enquête Emploi), traitements MENJ-MESR-DEPP

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24.02
France métropolitaine + DROM hors Mayotte
20‑24 ans
25‑29 ans
30‑34 ans
35‑39 ans
40‑44 ans
45‑49 ans
Ensemble de la génération
Enfants de cadres ou de professions intermédiaires
Enfants d'ouvriers ou d'employés
 
En 2020, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, 65 % étudient ou ont étudié dans le supérieur. C'est le cas de 77 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans dont le père est cadre, de profession intermédiaire ou indépendant, contre 52 % de ceux dont le père est ouvrier ou employé.
Source Insee (enquête Emploi), traitements MENJ-MESR-DEPP

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24.03
France métropolitaine en 2010-2012, France métropolitaine + DROM hors Mayotte en 2020-2022
2010‑2011‑2012
2020‑2021‑2022
2010‑2011‑2012
2020‑2021‑2022
2010‑2011‑2012
2020‑2021‑2022
Employés, ouvriers
Cadres, professions intermédiaires (dont enseignants)
Ensemble
Master, DEA, DESS, Doctorat
Diplômés de Grandes écoles
DEUG, Licence, maîtrise
DUT/BTS, équivalents
Paramédical et social
 
En moyenne sur 2020, 2021 et 2022, 35 % des enfants d'employés et ouvriers âgés de 25 à 29 ans déclarent détenir un diplôme d'enseignement supérieur, contre 66 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d'indépendants. 5 % des premiers déclarent détenir un diplôme d'une grande école contre 15
 % des seconds.
Source Insee (enquête Emploi), traitements MENJ-MESR-DEPP

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