Dans les secteurs principalement marchands non agricoles, 46 % des entreprises de 10 salariés ou plus implantées en France ont déclaré avoir innové entre 2020 et 2022 (
tableau 35.01). Cette part est stable par rapport à celle observée entre 2018 et 2020 (47 %). L’innovation est entendue ici au sens large ; elle comprend les innovations de produits (biens et services) ou de procédés de production, y compris des modes d’organisation, des méthodes de marketing, mais également le développement d’activités de recherche et développement (
R&D).
Les entreprises innovent plus fréquemment en procédés (39 %) qu’en produits (19 %). L’écart est particulièrement marqué dans les secteurs des activités financières et d’assurance (55 % innovent en procédés, contre 25 % en produits), des activités immobilières (39 % contre 11 %) et du transport-entreposage (39 % contre 12 %). Dans l’information-communication, les entreprises innovent presque autant en procédés qu’en produits (58 % contre 51 %). Ces deux types d’innovation peuvent se cumuler : entre 2020 et 2022, 74 % des entreprises innovantes en produits ont également innové en procédés.
La propension à innover augmente avec la taille de l’entreprise : 43 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont innové entre 2020 et 2022, contre 59 % des entreprises de 50 à 249 salariés et 70 % des entreprises de 250 salariés ou plus.
Les activités d’innovation peuvent être financées par des recours aux capitaux propres, aux emprunts ou en bénéficiant de crédits d’impôt, subventions ou prêts subventionnés (
tableau 35.02). Entre 2020 et 2022, 19 % des entreprises innovantes ont déclaré avoir bénéficié d’exonérations fiscales. Il s'agit de crédits d'impôt (crédit d'impôt recherche (
CIR), crédit d'impôt innovation (
CII), etc.) ou d'autres exonérations fiscales et sociales dédiés à l’innovation ou à la
R&D. 18 % des entreprises innovantes disent avoir reçu des soutiens financiers publics qui ont été utilisés pour leurs activités d’innovation (y compris
R&D).
Par ailleurs, 45 % des entreprises ayant innové entre 2020 et 2022 estiment que leur innovation a généré un bénéfice qu’elles jugent important pour la protection de l’environnement. Ces bénéfices ont été réalisés aussi bien lors de la production (36 %) (
tableau 35.03a) que lors de l’utilisation ou de la consommation du bien ou du service (34 %) (
tableau 35.03b). La réduction de la consommation d’énergie ou de l’empreinte carbone, la réduction de la quantité de déchets liés aux emballages et la réduction de la consommation de matières par unité produite sont les principaux bénéfices environnementaux dégagés par les entreprises innovantes.
L’enquête
CIS étant harmonisée au niveau européen, des comparaisons entre pays sont possibles. Toutefois, le champ sectoriel permettant ces comparaisons est plus restreint que celui de l’enquête française, si bien que la part des entreprises innovantes dans le
graphique 35.04 diffère légèrement de celle présentée dans le reste de cette fiche. En 2022, la France se situe à la 8e place en matière d’entreprises innovantes parmi les 27 pays de l’Union européenne (
UE). Ce classement est sensiblement supérieur à celui observé en 2020 (17e sur 27) tout en laissant la France en fort retrait par rapport à l’Allemagne, de 6 points.