Depuis trois décennies, l’apprentissage s’est fortement développé dans l’enseignement supérieur. Depuis l’adoption de la loi Seguin de 1987, les effectifs d’apprentis dans le supérieur progressent de manière soutenue. Ainsi, en 2012‑13, environ 53 000 jeunes sont sortis des formations supérieures initiales en ayant suivi leur dernière année d’études par apprentissage, soit 14 % des sortants de l’enseignement supérieur (
graphique 26.01). Cependant, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur se concentre sur des diplômes bien précis : en
BTS-
DUT au niveau 5, en licence professionnelle au niveau 6, en master 2 professionnel et en écoles de commerce et d’ingénieur au niveau 7. La licence professionnelle est le diplôme où l’apprentissage y est le plus développé puisque 37 % des sortants ont suivi cette voie de formation, alors que c’est le cas d’environ un jeune sur 4 issu d’un
BTS-
DUT ou d’une école de commerce ou d’ingénieur, et 12 % des sortants de Master 2 professionnel.
Durant leurs trois premières années de vie active, les jeunes les plus diplômés connaissent les trajectoires d’insertion les plus favorables. A chaque niveau de formation, les parcours professionnels des apprentis apparaissent plus avantageux puisqu’ils accèdent plus souvent de façon rapide et durable à l’emploi que les jeunes issus de la voie scolaire (80 % contre 68 %). Ces derniers ont davantage connu une insertion plus fragile marquée par une sortie temporaire du marché du travail vers de l’inactivité ou du chômage (
graphique 26.02). Ces jeunes sont également plus nombreux à avoir repris leurs études ou entamé une formation au cours de leurs premières années de vie active et sont encore 8 %, trois ans après leur sortie, à poursuivre cette reprise d’étude ou cette formation contre seulement 2 % des anciens apprentis (
graphique 26.03a et
graphique 26.03b).
L’apprentissage semble donc diminuer le risque de chômage à tous niveaux de diplôme, et plus particulièrement pour les jeunes sortants non diplômés de l’enseignement supérieur. Mais il semble permettre, également, aux jeunes d’accéder à de meilleures conditions d’emploi, et cela dès le premier emploi obtenu (
tableau 26.04). Bénéficiant plus souvent d’un emploi à durée indéterminée, les apprentis sont également plus nombreux à occuper un emploi d’au moins 12 mois, à travailler à temps plein et être mieux rémunérés que les étudiants issus de la voie scolaire, quel que soit le diplôme de formation. Le différentiel de salaire pouvant atteindre 309 euros au profit des diplômés de Master 2 à la première embauche.
Au printemps 2016, les apprentis conservent toujours de meilleures conditions d’insertion que celles de leurs homologues formés par la voie scolaire, les écarts se creusent même, entre le premier emploi et l’emploi occupé à la date de l’enquête, que ce soit en termes de statut d’emploi ou de rémunération. Seule exception, les diplômés de Master 2 pour lesquels l’écart de salaire tend à se réduire (
tableau 26.05). Cas particulier, les diplômés de grandes écoles, jeunes les mieux lotis sur le marché du travail, ne présentent pas de grandes différences d’insertion selon la voie de formation suivie.