Les comparaisons internationales des dépenses d’éducation sont délicates du fait de la diversité démographique et socio-économique des différents pays et de la spécificité des systèmes éducatifs nationaux. Dans l’enseignement supérieur, cette difficulté est renforcée par la grande hétérogénéité des dispositifs éducatifs à ce niveau d’enseignement. On peut cependant apprécier la situation de la France au regard de quelques indicateurs généraux.
La part de la dépense d’éducation en pourcentage du Produit Intérieur Brut (
PIB) est l’indicateur qui permet d’évaluer de la façon la plus globale l’effort concrètement effectué par l’ensemble des financeurs en faveur des systèmes éducatifs nationaux (
graphique 02.01). Avec 1,5 % du
PIB consacré en 2014 à l’enseignement supérieur, la France est dans la moyenne des pays de l’
OCDE (1,5 %). Elle devance des pays européens comme l’Espagne (1,3 %), l’Allemagne (1,2 %) ou l’Italie (1,0%) mais est distancée par le Royaume-Uni (1,8%), la Finlande (1,8 %) et les Pays-Bas (1,7 %). Trois pays réalisent un effort financier pour l’enseignement supérieur très au-dessus de la moyenne : les États-Unis (2,7 %), le Canada (2,6 %) et la Corée du Sud (2,3 %).
Si on compare maintenant les montants des dépenses annuelles par étudiant de l’enseignement supérieur effectuées dans les différents pays (
graphique 02.02), on observe une modification de la hiérarchie des pays par rapport à l’indicateur précédent. En 2014, les États-Unis (29 328 $PPA) se détachent nettement par le niveau élevé de leur dépense, suivis du Royaume-Uni, de la Suède, du Canada, et de la Norvège qui dépensent plus de 20 000 $PPA par étudiant. La France dépense 16 422 $PPA par étudiant, soit légèrement plus que la moyenne des pays de l’
OCDE (16 143 $PPA). Sa dépense est supérieure à celle de l’Espagne ou de l’Italie, mais inférieure à celle de l’Allemagne ou du Japon.
Pour l’ensemble des pays de l’
OCDE, la dépense moyenne par étudiant progresse de 6 % entre 2010 et 2014 (
graphique 02.03). En France, sur la même période, elle est en légère baisse, les dépenses d’éducation évoluant à un rythme légèrement inférieur à celui des effectifs. La plus forte progression est observée en Australie (+ 13 %) où l’accroissement important des effectifs s’accompagne d’une augmentation encore plus conséquente de la dépense d’éducation. À l’inverse, entre 2010 et 2014, la dépense moyenne par étudiant diminue fortement au Danemark (- 26 %) et en Irlande (- 24 %) : les effectifs progressent nettement plus vite que la dépense dans ces deux pays.
Dans l’enseignement supérieur de la zone
OCDE, la part relative des financements d’origine publique (Etat, collectivités locales et autres administrations publiques) est supérieure à celle d’origine privée (ménages et autres financeurs privés tels que les entreprises) : respectivement en moyenne de 69,9 % contre 30,1 %. (
graphique 02.04). Les pays scandinaves et la Belgique affichent un financement des établissements d’enseignement supérieur quasiment exclusivement public (supérieur ou égal à 90 %). À l’opposé, pour le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l’Australie et le Canada, le financement est majoritairement d’origine privée. La France, avec un financement public à hauteur de 78,6 %, se situe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (+ 8,7 points).