Les comparaisons internationales des dépenses d’éducation sont délicates du fait de la diversité démographique et socio-économique des différents pays et de la spécificité des systèmes éducatifs nationaux. Dans l’enseignement supérieur, cette difficulté est renforcée par la grande hétérogénéité des dispositifs éducatifs existants. Il est cependant possible d’apprécier la situation de la France au regard de quelques indicateurs généraux.
La part de la dépense d’éducation en pourcentage du Produit Intérieur Brut (
PIB) est l’indicateur qui permet d’évaluer de la façon la plus globale l’effort concrètement effectué par l’ensemble des financeurs en faveur des systèmes éducatifs nationaux (
graphique 02.01). Avec 1,5 % du
PIB consacré en 2015 à l’enseignement supérieur, la France est dans la moyenne des pays de l’
OCDE. Elle devance des pays européens comme l’Espagne (1,3 %), l’Allemagne (1,2 %) ou l’Italie (1,0 %). Le Royaume-Uni (1,9 %), la Norvège (1,7 %), la Finlande (1,7 %), les Pays-Bas (1,7 %) et la Suède (1,6 %) y consacrent en revanche une part plus importante de leur
PIB. Deux pays réalisent un effort financier pour l’enseignement supérieur très au-dessus de la moyenne : les États-Unis (2,6 %) et le Canada (2,4 %).
La comparaison des montants des dépenses annuelles par étudiant de l’enseignement supérieur effectuées dans les différents pays (
graphique 02.02) ne donne pas tout à fait la même hiérarchisation des pays que l’indicateur précédent. En 2015, les États-Unis (30 000
$PPA) se détachent nettement par le niveau élevé de dépense par étudiant, suivis du Royaume-Uni, de la Suède, de la Norvège et de l’Australie qui dépensent plus de 20 000
$PPA. La France dépense 16 140
$PPA par étudiant, soit légèrement plus que la moyenne des pays de l’
OCDE (15 660
$PPA). Sa dépense est supérieure à celle de l’Espagne ou de l’Italie, mais inférieure à celle de l’Allemagne, de la Belgique, de la Finlande, des Pays-Bas ou du Japon. Si la Corée du Sud dépense nettement moins par étudiant que la moyenne de l’
OCDE, elle consacre à l’enseignement supérieur une part importante de son
PIB. À l’inverse, l’Allemagne dépense plus par étudiant que la moyenne des pays de l’
OCDE et que la France mais cela représente au total une plus faible part de son
PIB.
Pour l’ensemble des pays de l’
OCDE, la dépense moyenne par étudiant progresse de 11 % entre 2010 et 2015 (
graphique 02.03). En France, sur la même période, elle baisse de 3%, les dépenses d’éducation évoluant à un rythme un peu inférieur à celui des effectifs. En Australie, elle progresse de 20 %. Dans ce pays, l’accroissement important des effectifs s’accompagne d’une augmentation encore plus conséquente de la dépense d’éducation. À l’inverse sur la même période, la dépense moyenne par étudiant diminue fortement en Irlande (- 29 %) entraînée par une forte croissance des effectifs étudiants (+ 13 %) et un décrochage des dépenses d’éducation.
La part relative des financements d’origine publique (État, collectivités locales et autres administrations publiques) est, en moyenne dans les pays de l’
OCDE, nettement supérieure à celle de source privée (ménages et autres financeurs privés tels que les entreprises) : respectivement de 69,8 % contre 30,2 % (
graphique 02.04). Les pays scandinaves et la Belgique affichent un financement des établissements d’enseignement supérieur quasiment exclusivement public (supérieur à 85 %). A l’opposé, pour le Royaume-Uni, le Japon, les États-Unis, la Corée du Sud, l’Australie et le Canada, le financement est majoritairement d’origine privée. La France, avec un financement public à hauteur de 79,7 %, se situe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (+ 9,9 points).