Les comparaisons internationales des dépenses d’éducation sont délicates du fait de la diversité démographique et socio-économique des différents pays et de la spécificité des systèmes éducatifs nationaux. Dans l’enseignement supérieur, cette difficulté est renforcée par la grande hétérogénéité des dispositifs éducatifs existants. Il est cependant possible d’apprécier la situation de la France au regard de quelques indicateurs généraux.
La part de la dépense d’éducation en pourcentage du Produit Intérieur Brut (
PIB) est l’indicateur qui permet d’évaluer de la façon la plus globale l’effort concrètement effectué par l’ensemble des financeurs en faveur des systèmes éducatifs nationaux (
graphique 02.01). Avec 1,5 % du
PIB consacré en 2017 à l’enseignement supérieur, la France est dans la moyenne des pays de l’
OCDE. Elle devance des pays comme l’Espagne (1,3 %), l’Allemagne (1,2 %) ou l’Italie (0,9 %). Le Royaume-Uni (2,0 %), la Norvège (2,0 %), les Pays-Bas (1,7 %), la Suède (1,6 %) et la Finlande (1,6 %) y consacrent en revanche une part plus importante de leur
PIB. Deux pays réalisent un effort financier pour l’enseignement supérieur très au-dessus de la moyenne : les États-Unis (2,6 %) et le Canada (2,3 %).
La comparaison des dépenses annuelles par étudiant de l’enseignement supérieur (
graphique 02.02) ne donne pas tout à fait la même hiérarchie des pays que l’indicateur précédent. En 2017, les États-Unis (33 060
$PPA) se détachent nettement par le niveau élevé de dépense par étudiant, suivis du Royaume-Uni, de la Suède, du Canada et de la Norvège qui dépensent plus de 23 000
$PPA. La France consacre 16 950
$PPA par étudiant, soit légèrement plus que la moyenne des pays de l’
OCDE (16 330
$PPA). Sa dépense est supérieure à celle de l’Espagne ou de l’Italie, mais inférieure à celle de l’Allemagne, du Japon ou de la Belgique. Si la Corée du Sud dépense nettement moins par étudiant que la moyenne de l’
OCDE, elle consacre à l’enseignement supérieur une part importante de son
PIB. A l’inverse, l’Allemagne dépense plus par étudiant que la moyenne des pays de l’
OCDE et de la France mais cela représente au total une plus faible part de son
PIB.
Pour l’ensemble des pays de l’
OCDE, la dépense annuelle moyenne par étudiant s’accroît de + 0,4 % entre 2012 et 2017 (
graphique 02.03). En France, elle baisse de – 0,7 % sur la même période, les dépenses d’éducation augmentant moins vite que les effectifs (respectivement +1,4 % et +2,1 %). En Norvège, elle progresse en moyenne de + 2,8 % par an : la nette hausse des effectifs (+ 3,2 % en moyenne annuelle) s’accompagne d’une augmentation encore plus conséquente de la dépense d’éducation (+ 6,2 %). A l’inverse, la dépense moyenne annuelle par étudiant diminue en Allemagne à un rythme plus soutenu qu’en France (- 1,3 %) car les effectifs étudiants augmentent encore plus rapidement que les dépenses (+ 3,1 % contre 1,8 %)
La part relative des financements d’origine publique (État, collectivités locales et autres administrations publiques) est, en moyenne dans les pays de l’
OCDE, nettement supérieure à celle d’origine privée (ménages et autres financeurs privés tels que les entreprises) (
graphique 02.04). Les pays scandinaves et la Belgique affichent un financement des établissements d’enseignement supérieur quasiment exclusivement public (supérieur à 85 %). A l’opposé, pour le Royaume-Uni, le Japon, les États-Unis, l’Australie et la Corée du Sud, le financement est majoritairement d’origine privée. La France, avec un financement public à hauteur de 78,9 %, se situe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (+ 7,4 points).