la mobilité étudiante Erasmus + dans l’enseignement supérieur

Entre 2008 et 2016, le nombre d’étudiants inscrits dans un établissement français d’enseignement supérieur en mobilité internationale Erasmus + (mobilité d’études et mobilité de stage) a progressé de 54,8 % passant ainsi de 28 283 à 43 785 mobilités par an (graphique 14.01). Cette hausse de la mobilité a pour principale raison une croissance importante de la mobilité de stage (+ 195 % en 9 ans). Cette dernière représente dorénavant 31,8 % des mobilités, soit 4 points de plus que la moyenne européenne. Sur la même période, la mobilité d’études a augmenté de 26,7 %, accompagnée également par la création d’une mobilité d’études à l’extérieur des pays du programme à partir de 2015. En 2016‑17, cette « mobilité internationale de crédits » concerne près de 150 étudiants, soit 0,3 % de l’ensemble des mobilités sortantes. La mobilité internationale de crédits finance également des étudiants en mobilité entrante en proportion plus importante (2 004 étudiants en 2016‑17).

La mobilité étudiante Erasmus + au départ de la France est principalement féminine (tableau 14.02). Elle se déroule à proportion équivalente au cours du cycle de Licence et du cycle Master. La mobilité de stage se distingue par une part importante de la mobilité en cycle court, BTS ou DUT, et en cycle master (respectivement 23,5 % et 49,8 % des mobilités de stage). La mobilité d’études se concentre davantage sur le cycle Licence. 36,3 % des étudiants en mobilité Erasmus + suivent un cursus en commerce, administration ou droit. 19,2 % sont inscrits en formation d’ingénierie et 17 % en arts et humanités. Près d’un étudiant sur deux en mobilité Erasmus + est inscrit à l’université. Mais les étudiants des écoles de commerce et des écoles d’ingénieurs, pour lesquels la mobilité est très souvent inscrite dans le cursus, réalisent, relativement au poids de ces écoles dans l’enseignement supérieur, plus fréquemment une mobilité dans le cadre d’Erasmus + que les autres étudiants. Ils représentent ainsi respectivement 18 % et 15,2 % des étudiants en mobilité Erasmus + alors qu’ils représentent moins de 6 % des effectifs au niveau national.

Le premier pays de destination des étudiants inscrits en France est l’Espagne avec 17,8 % des étudiants en mobilité Erasmus +, suivi par le Royaume-Uni (17,7 %) et l’Allemagne (11 %) (graphique 14.03). La part relative du Royaume-Uni dans la mobilité des étudiants de France a chuté de 1,6 points depuis 2014‑15, comme celle de la Turquie. À l’inverse, celle de l’Italie a progressé de 0,6 points, la plus forte hausse. Enfin, dorénavant, 0,3 % des étudiants partent dans un pays extérieur au programme, la Russie étant le premier pays d’accueil de ces étudiants en mobilité internationale. La mobilité Erasmus + dure en moyenne 5,5 mois : 6,4 mois pour la mobilité d’études et 3,6 mois pour la mobilité de stage. Le montant médian de la bourse mensuelle attribuée dans le cadre d’Erasmus + est de 200 euros.

En comparaison avec les autres pays européens, la France reste, en 2016‑17, le premier pays d’envoi d’étudiants en mobilité Erasmus +, devant l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie (graphique 14.04). Néanmoins, d’après les données d'Eurostat (2016), au regard d’une cohorte d’étudiants sortis diplômés de l’enseignement supérieur français, 16,1 % d’entre eux ont réalisé une mobilité de crédits de 3 mois minimum ou ont obtenu un diplôme à l’étranger, plaçant la France en 5e position derrière le Luxembourg, les Pays-Bas, la Finlande et l’Allemagne. L’objectif européen qui prévoit que, d’ici 2020, 20 % des diplômés de l’enseignement supérieur devraient avoir effectué une période d’études ou de stage à l’étranger d’une durée minimale de trois mois semble pouvoir être atteint.