Entre 2008 et 2018, le nombre d’étudiants inscrits dans un établissement français d’enseignement supérieur en mobilité européenne et internationale Erasmus+ (mobilité d’études et mobilité de stage) a été en augmentation continue. L’année académique 2019‑20, affectée par la crise sanitaire, enregistre une baisse de la mobilité des étudiants sans précédent à compter de mars 2020. Dans ce contexte, il a été proposé aux établissements d’enseignement supérieur de prolonger la durée de leur contrat pour les projets 2019 et 2020. Ainsi, certaines données sont susceptibles d’évoluer.
Malgré la crise sanitaire, le nombre de mobilités d’études sortantes reste stable, avec 31 292 mobilités d’études réalisées en 2019‑20 pour 30 927 en 2018‑19. Les mobilités de stages ont été singulièrement affectées avec une baisse de 53 % entre 2018‑19 et 2019‑20 (
graphique 15.01).
Depuis 2015, la mobilité internationale de crédit permet des mobilités entrantes ou sortantes, d’études ou de stage, à l’extérieur des pays du programme. Le nombre de ces mobilités a été légèrement réduit, passant de 1 686 mobilités entrantes et sortantes en 2018‑19 à 1 525 en 2019‑20. Parmi elles, les mobilités entrantes, majoritaires, reculent de 1 437 en 2018‑19 à 1 296 mobilités en 2019‑20.
La mobilité étudiante est principalement féminine (58 % des mobilités sont réalisées par des femmes (
tableau 15.02). Les femmes sont mieux représentées dans les mobilités d’études (58,7 %) que dans les mobilités de stage (55,3 %). Près de 95 % des mobilités sont réalisées en cycle licence ou master : 50 % en licence et 45 % en master. Les composantes les mieux représentées dans les mobilités sont le commerce, l’administration et le droit (34,4 %).
Le premier pays de destination des étudiants inscrits en France est l’Espagne, avec 16,9 % des étudiants en mobilité Erasmus +, suivi par le Royaume-Uni (12,1 %) et l’Allemagne (9,8 %) (
graphique 15.03). La part relative de ces trois pays dans la mobilité des étudiants de France a chuté de plus de 10 points depuis 2014‑15, passant de 49,3 % à 38,8 % des mobilités sortantes de la France, au profit des autres pays du programme et notamment l’Italie (+ 1,3 point depuis 2014, la plus forte hausse). La Russie est le premier pays d’accueil des étudiants en mobilité en dehors des pays du programme. La mobilité Erasmus+ dure en moyenne 5,9 mois : 6,2 mois pour la mobilité d’études et 4,5 mois pour la mobilité de stage.
De fait, la crise sanitaire a affecté le nombre de mobilités réalisées de manière différenciée (
tableau 15.04). En premier lieu, un certain nombre de mobilités prévues ont été annulées avant le départ : elles ne sont pas comptabilisées. Pour les mobilités d’études et de stage effectivement réalisées (année académique 2019‑20), près de la moitié (48 %) se sont déroulées normalement. Si, pour l’autre moitié (51 %), les mobilités ont été interrompues par la situation sanitaire, près de 9 sur 10 (88 %) se sont néanmoins poursuivies en format hybride avec une activité en distanciel. La durée des mobilités d’études, la solidité des liens entre établissements européens, et la réactivité des enseignants à adopter des cours en distanciel sont les facteurs déterminants expliquant la plus forte résilience de la mobilité d’études. Ceci confirme la rapide adaptation des établissements d’enseignement supérieur à cette crise nouvelle et l’efficacité des mesures introduites par la Commission européenne et mises en œuvre par les agences nationales, dans la prise en charge des répercussions de la crise sanitaire pour accompagner les établissements et leurs étudiants.