la mobilité étudiante Erasmus + dans l’enseignement supérieur

Entre 2008 et 2018, le nombre d’étudiants inscrits dans un établissement français d’enseignement supérieur en mobilité européenne et internationale Erasmus + (mobilité d’études et mobilité de stage) a progressé de 73,4 % passant ainsi de 28 283 à 49 044 mobilités par an (graphique 15.01). Cette hausse de la mobilité a pour principale raison une croissance importante de la mobilité de stage (+283,5 % en 10 ans). Cette dernière représente dorénavant 36,9 % des mobilités, soit 7,1 points de plus que la moyenne européenne. Sur la même période, la mobilité d’études a augmenté de 31,3 %. Depuis 2015, une mobilité d’études ou de stage à l’extérieur des pays du programme est offerte par le programme. En 2018‑19, cette « mobilité internationale de crédits » concerne plus de 244 étudiants, soit 0,5 % de l’ensemble des mobilités sortantes. La mobilité internationale de crédits finance principalement des étudiants en mobilité entrante (1 677 étudiants en 2018‑19).

La mobilité étudiante Erasmus + au départ de la France est principalement féminine (tableau 15.02). Les femmes sont mieux représentées dans les mobilités d’études (59,5 %) que dans les mobilités de stage (54,6 %). Elle se déroule à proportion équivalente au cours du cycle de licence et du cycle master. La plus grande part de ces mobilités se réalise à Bac + 3 (36,5 %) et à Bac + 4 (27,8 %) selon une enquête réalisée par l’Agence Erasmus+ France . Très peu de mobilités se déroulent durant la première année (5 %). La mobilité de stage se distingue par une part importante de la mobilité en cycle court, BTS ou DUT, et en cycle Master (respectivement 22,4 % et 49,6 % des mobilités de stage). La mobilité d’études se concentre davantage sur le cycle Licence. 34,3 % des étudiants en mobilité Erasmus + suivent un cursus en commerce, administration ou droit. 20,6 % sont inscrits en formation d’ingénierie et 16,9 % en arts et humanités. Près d’un étudiant sur deux en mobilité Erasmus + est inscrit à l’université. Mais les étudiants des écoles de commerce et des écoles d’ingénieurs, pour lesquels la mobilité est très souvent inscrite dans le cursus, réalisent, relativement au poids de ces écoles dans l’enseignement supérieur, plus fréquemment une mobilité dans le cadre d’Erasmus + que les autres étudiants. Ils représentent chacun 15,3 % des étudiants en mobilité Erasmus + alors qu’ils ne représentent respectivement que 7 % et 5 % des effectifs au niveau national.

Le premier pays de destination des étudiants inscrits en France est l’Espagne avec 18 % des étudiants en mobilité Erasmus +, suivi par le Royaume-Uni (14,3 %) et l’Allemagne (9,9 %) (graphique 15.03). La part relative de ces trois pays dans la mobilité des étudiants de France a chuté de près de 5 points depuis 2014‑15, passant de 49,3 % à 42,2 % des mobilités sortantes de la France, au profit des autres pays du programme et notamment l’Italie (+ 1,4 point depuis 2014, la plus forte hausse). La Russie est le premier pays d’accueil des étudiants en mobilité en dehors des pays du programme. La mobilité Erasmus + dure en moyenne 5,2 mois : 6,1 mois pour la mobilité d’études et 3,5 mois pour la mobilité de stage.

En comparaison avec les autres pays européens, la France reste, en 2018‑19, le premier pays d’envoi d’étudiants en mobilité Erasmus +, devant l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie (graphique 15.04). Rapporté au nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur, la France se situe en 12e position au sein de l’Union européenne, avec 18,7 étudiants en mobilité Erasmus + en 2018‑19 pour 1 000 inscrits, derrière l’Espagne et l’Italie, mais devant l’Allemagne et la Pologne, la moyenne européenne pondérée étant de 11,96 ‰.

Les mobilités de personnels ont augmenté de façon régulière depuis 2014‑15, passant de 2 665 mobilités à 4 408 mobilités en 2018‑19, soit une augmentation de 65,4 % en quatre ans. En 2018‑19 la France se situe en 7e position des pays européens organisant le plus de mobilités du personnel dans l’enseignement supérieur.