En 2016, le financement de travaux de
R&D par des entreprises ou des administrations françaises, ce que l’on appelle la dépense nationale de recherche et développement (
DNRD), atteint 53,0 milliards d’euros (Md€). En 2016, en réalisant 60 % de la
DNRD, les entreprises sont les principaux financeurs des activités de
R&D (
schéma 39.01).
Parallèlement, les travaux de recherche et développement (
R&D) effectués sur le territoire national, soit la dépense intérieure de recherche et développement (
DIRD), représentent en 2016 une dépense de 49,5 Md€, correspondant à 2,22 % de la richesse nationale (
PIB). En volume, c’est-à-dire corrigée de l’évolution des prix, la
DIRD augmente de 1,0 % entre 2015 et 2016. Les entreprises en réalisent 65 % (
tableau 39.02).
En 2017, selon les données provisoires, la
DIRD progresserait légèrement (+ 0,6 % en volume par rapport à 2016). Les administrations et les entreprises enregistreraient une légère croissance des travaux de
R&D qu’elles effectuent (+ 0,6 %). Le montant de la
DIRD atteindrait ainsi 50,2 Md€ et l’effort de
R&D diminuerait (2,19 % du
PIB), dans la mesure où le
PIB croît en 2017 (+ 2,2 %).
Sur les trois années les plus récentes, entre 2015 et 2017, la croissance en moyenne annuelle des dépenses de recherche (+ 0,8%) serait ainsi inférieure de près d’un point à celle du
PIB (+ 1,7 %), du fait d’une évolution des dépenses des entreprises (+ 1,0 %) et surtout de celle des administrations (+ 0,4%) inférieure à celle du
PIB (
graphique 39.03). Ces évolutions des dépenses de recherche contrastent avec les évolutions constatées sur plus longue période.
En effet, entre 2006 et 2016, la croissance annuelle moyenne en volume de la
DIRD atteint 1,6, %, soit une progression deux fois supérieure à celle du
PIB. Le dynamisme est particulièrement important pour les entreprises et reste modéré pour les administrations (+ 1,9 %, + 1,1 %). L’écart d’évolution entre les entreprises et les administrations est encore plus important s’agissant de l’évolution de la
DNRD avec, pour les entreprises, une progression de 3,1 % en moyenne annuelle, contre 0,7 % pour les administrations. Depuis 1995, la contribution financière des entreprises au financement de la
R&D est supérieure à celle des administrations (
graphique 39.04).
L’écart entre le montant de la
DIRD et celui de la
DNRD représente le solde des échanges en matière de
R&D entre la France et l’étranger, y compris les organisations internationales (
tableau 39.02). En 2016, les financements reçus de l’étranger et des organisations internationales (3,8 Md€) représentent 8,0 % du financement de la
DIRD. Ils sont inférieurs aux dépenses des administrations et des entreprises françaises vers l’étranger (7,3 Md€). Pour les administrations comme pour les entreprises, le solde avec l’étranger est largement négatif (- 1,8 Md€ pour les premières et - 1,7 Md€ pour les secondes). Les principaux intervenants internationaux, hormis les grands groupes industriels comme Airbus Group, sont l’Agence spatiale européenne (
ESA), l’Union européenne (
UE) et le Centre européen pour la recherche nucléaire (
CERN).
Avec 2,2 % du
PIB consacré à la recherche intérieure en 2016, la France est en deçà de l’objectif de 3 % fixé par l’
UE dans le cadre de la stratégie Europe 2020 et aussi de son propre objectif dans le cadre de la stratégie nationale de la recherche (
SNR). Elle se situe à la 5e et avant-dernière place parmi les six pays de l’
OCDE les plus importants en terme de volume de
DIRD (
graphique 39.05), derrière la Corée du Sud (4,2 %), le Japon (3,1 %), l'Allemagne (2,9 %), et les États-Unis (2,7 %), et seulement devant le Royaume-Uni (1,7 %) mais aussi devant l’Italie et l’Espagne. Au sein de l’Europe, ce sont des pays de taille économique moyenne qui consacrent la part la plus importante de leur
PIB à la
R&D, notamment la Suède (3,3 %) et la Finlande (2,7 %).