l'effort de recherche et développement en France

Les dépenses globales de recherche et développement expérimental (R&D) s’évaluent soit en termes de financement par les administrations et entreprises françaises, avec une exécution, majoritairement mais pas uniquement, sur le territoire français (dépense nationale de recherche et développement expérimental, DNRD), soit en termes d’exécution par les administrations et les entreprises sur le territoire français, en prenant en compte les financements de l’étranger (dépense intérieure de recherche et développement expérimental, DIRD) (méthodologie).

En 2019, le financement de travaux de R&D par des entreprises ou des administrations françaises, c’est-à-dire la dépense nationale de recherche et développement expérimental (DNRD), atteint 57,7 milliards d’euros (Md€). En réalisant 62 % de la DNRD, les entreprises sont les principaux financeurs des activités de R&D (schéma 41.01).

En 2019, les travaux de recherche et développement expérimental (R&D) effectués sur le territoire national, soit la DIRD, représentent une dépense de 53,4 Md€, correspondant à 2,19 % de la richesse nationale (mesurée par le PIB). En volume, c’est-à-dire corrigée de l’évolution des prix, la DIRD augmente de 1,6 % entre 2018 et 2019. Les entreprises en réalisent 66 % (tableau 41.02).

En 2020, année marquée par la crise sanitaire liée à la Covid-19, selon les données provisoires, la DIRD reculerait de 1,0 % en volume, en raison de la baisse des dépenses de R&D des administrations (- 1,7 %) et, dans une moindre mesure, de celle des dépenses des entreprises (- 0,6 %). Le montant de la DIRD atteindrait ainsi 54,2 Md€. Du fait de la forte diminution du PIB (- 7,9 %) en lien avec la pandémie, l’effort de R&D remonterait à 2,35 % du PIB (contre 2,19 % en 2019).

Entre 2009 et 2019, la croissance annuelle moyenne en volume de la DIRD est de 1,8 %, soit une progression très supérieure à celle du PIB (+ 1,0 %). Le dynamisme est plus important pour les entreprises (+ 2,0 %) que pour les administrations (+ 0,1 %). L’écart d’évolution entre les entreprises et les administrations est encore plus important s’agissant de l’évolution de la DNRD avec, pour les entreprises, une progression de 2,9 % en moyenne annuelle, contre 0,2 % pour les administrations. Depuis 1995, la contribution financière des entreprises au financement de la R&D est supérieure à celle des administrations (graphique 41.04).

Entre 2018 et 2020, la croissance en moyenne annuelle des dépenses intérieures de recherche (+ 0,8 %) serait également supérieure à celle du PIB (- 1,4 %), en raison de la très forte baisse du PIB en 2020 (graphique 41.03).

L’écart entre le montant de la DIRD et celui de la DNRD représente le solde des échanges en matière de R&D entre la France et l’étranger, y compris les organisations internationales (tableau 41.02). En 2019, les financements reçus de l’étranger et des organisations internationales (4,3 Md€) représentent 8,1 % du financement de la DIRD. Ils sont inférieurs aux dépenses des administrations et des entreprises françaises vers l’étranger (8,6 Md€). Pour les administrations comme pour les entreprises, le solde avec l’étranger est largement négatif (respectivement – 2,0 Md€ et – 2,2 Md€). Les principaux intervenants internationaux, hormis les grands groupes industriels comme Airbus Group, sont l’Agence spatiale européenne (ESA), l’Union européenne (UE) et le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN).

Avec 2,19 % du PIB consacré à la recherche intérieure en 2019, la France est en deçà de l’objectif de 3 % fixé par l’UE dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Ce ratio diminue régulièrement depuis 2014 où il avait atteint son maximum (2,28 %) et retrouve ainsi le niveau observé dans les années 2009‑2013. La France se situe en cinquième position parmi les six pays de l’OCDE les plus importants en termes de volume de DIRD (graphique 41.05), derrière la Corée du Sud (4,64 %), le Japon (3,24 %), l'Allemagne (3,18 %), et les États-Unis (3,07 %). La France se situe devant les Pays-Bas (2,16 %), le Royaume-Uni (1,76 %), l’Italie (1,45 %) et l’Espagne (1,25 %). Au sein de l’Europe, ce sont des pays de taille économique moyenne qui consacrent la part la plus importante de leur PIB à la R&D, notamment la Suède (3,40 %) et la Finlande (2,79 %).