Le dispositif
JEI bénéficiait, lors de sa création en 2004, à 1 300 entreprises. En 2017, selon l’Acoss, 3 202 entreprises bénéficient de 191 millions d’euros (M€) d’exonérations au titre de ce dispositif. Ce montant est en hausse de 12 % entre 2016 et 2017, soit une hausse moyenne de 24 % par entreprise. Les
JEI réalisent 1 051 millions d’euros (M€) de dépenses intérieures de
R&D en 2017 et emploient 13 976 personnels de
R&D en équivalent temps plein (
ETP).
En raison de leur statut (cf. méthodologie), les jeunes entreprises innovantes sont des entreprises de taille modeste : neuf
JEI sur dix emploient moins de 20 salariés. De ce fait, il est intéressant de les comparer à l’ensemble des entreprises qui emploient moins de 20 salariés et mènent des travaux de
R&D.
En moyenne, les jeunes entreprises innovantes réalisent des dépenses internes de
R&D plus importantes que l’ensemble des entreprises de moins de 20 salariés actives en
R&D et elles consacrent en moyenne une part beaucoup plus importante de leur chiffre d’affaires à ces dépenses internes de
R&D (22 %, contre 10 %) (
tableau 33.01).
Les jeunes entreprises innovantes emploient une forte proportion de leur personnel à des activités de
R&D (plus de sept salariés sur dix en 2017). Elles mobilisent en moyenne 3,9 emplois en équivalent temps plein (
ETP), tous niveaux de qualifications confondus, pour leurs travaux de
R&D, contre 2,9 pour les entreprises de moins de 20 salariés menant des travaux de
R&D. En outre, ce personnel est plus qualifié puisque les chercheurs et ingénieurs de
R&D y occupent en moyenne 2,9 emplois en
ETP et représentent 73 % de l’effectif total des
JEI, contre 2
ETP dans les entreprises de moins de 20 salariés, soit 70 % de leur effectif total.
Les
JEI coopèrent fréquemment avec les autres acteurs de la recherche : 40 % d’entre elles externalisent des travaux de recherche à des organismes publics ou à des entreprises. Néanmoins leurs dépenses extérieures restent faibles. Cette proportion n’est que de 32 % pour les entreprises de moins de 20 salariés.
L’essentiel des financements perçus par les jeunes entreprises innovantes pour leur activité de
R&D (hors mesures fiscales telles que le dispositif
JEI ou le crédit d’impôt recherche) sont des financements publics (82 %), à hauteur de 216 M€ en 2017 (
graphique 33.02). Elles perçoivent également 37 M€ en provenance de l’étranger (soit 14 % de leurs ressources externes) et 12 M€ en provenance d’entreprises implantées en France (4 %). Les financements publics couvrent 16 % des dépenses totales de
R&D des
JEI (y compris l’achat de travaux de
R&D réalisés par d’autres entreprises ou des organismes publics), contre 11 % pour les entreprises de moins de 20 salariés (
tableau 33.03). Plus de 86 % des financements publics reçus par les
JEI correspondent à des crédits incitatifs, crédits émanant des ministères et organismes publics. Les
JEI, comme les entreprises de
R&D de moins de 20 salariés, reçoivent peu de financements liés à la Défense ou aux grands programmes technologiques.
Comme dans l’ensemble des entreprises de moins de 250 salariés, les travaux de
R&D menés par les
JEI concernent essentiellement des activités de services. En 2016, les trois premières activités de recherche des
JEI sont, par ordre décroissant de dépenses internes engagées : les « Activités spécialisées, scientifiques et techniques », les « Activités informatiques et services d’information », et l’« Édition, audiovisuel et diffusion » (
graphique 33.04). Ces trois branches de recherche concentrent 80 % des dépenses internes de
R&D des
JEI, contre 60 % pour les entreprises de moins de 20 salariés actives en
R&D.