Lors de sa création en 2004, le dispositif de jeune entreprise innovante (
JEI) concernait 1 300 entreprises. En 2018, selon l’Acoss, 3 994 entreprises bénéficient de 203 millions d’euros (M€) d’exonérations au titre de ce dispositif. Ce montant est en hausse de 6 % entre 2017 et 2018, soit une augmentation moyenne de 4 % par entreprise. Les
JEI réalisent 1 247 millions d’euros (M€) de dépenses intérieures de
R&D en 2018 et emploient 15 786 personnels de
R&D en équivalent temps plein (
ETP).
En raison de leur statut (cf. méthodologie), les
JEI sont des entreprises de taille modeste : neuf
JEI sur dix emploient moins de 20 salariés. De ce fait, il est intéressant de les comparer à l’ensemble des entreprises qui emploient moins de 20 salariés et mènent des travaux de
R&D.
En moyenne, les
JEI réalisent des dépenses internes de
R&D plus importantes que l’ensemble des entreprises de moins de 20 salariés actives en
R&D (311 000 euros contre 246 000 euros) et consacrent en moyenne une part beaucoup plus importante de leur chiffre d’affaires à leurs dépenses internes de
R&D (46 % contre 10 %) (
tableau 35.01).
Les
JEI emploient une part importante de leur personnel à des activités de
R&D (plus de sept salariés sur dix en 2018). Elles mobilisent en moyenne 3,9 emplois en équivalent temps plein (
ETP), tous niveaux de qualifications confondus, pour leurs travaux de
R&D, contre 3,0 pour les entreprises de moins de 20 salariés menant des travaux de
R&D. En outre, ce personnel est plus qualifié puisque les chercheurs et ingénieurs de
R&D y occupent en moyenne 3,0 emplois en
ETP et représentent 75,6 % de l’effectif
R&D des
JEI, contre 2,1
ETP dans les entreprises de moins de 20 salariés, soit 70,2 % de leur effectif
R&D.
Les
JEI coopèrent fréquemment avec les autres acteurs de la recherche : 36 % d’entre elles externalisent des travaux de recherche à des organismes publics ou à des entreprises, même si leurs dépenses extérieures restent faibles. Cette proportion n’est que de 32 % en moyenne pour les entreprises de moins de 20 salariés effectuant des travaux de
R&D.
En 2018, l’essentiel des financements perçus par les jeunes entreprises innovantes pour leur activité de
R&D (hors mesures fiscales telles que le dispositif
JEI ou le crédit d’impôt recherche) sont des financements publics (81 %), à hauteur de 204 M€ (
graphique 35.02). Elles perçoivent également 36 M€ en provenance de l’étranger (soit 14 % de leurs ressources externes) et 11 M€ en provenance d’entreprises implantées en France (4 %). Les financements publics couvrent 13 % des dépenses totales de
R&D des
JEI (y compris l’achat de travaux de
R&D réalisés par d’autres entreprises ou des organismes publics), contre 8,4 % pour les entreprises de moins de 20 salariés (
tableau 35.03). 83 % des financements publics reçus par les
JEI correspondent à des crédits incitatifs, émanant des ministères et organismes publics. Les
JEI, comme les entreprises de
R&D de moins de 20 salariés, reçoivent peu de financements liés à la défense ou aux grands programmes technologiques.
Comme dans l’ensemble des entreprises de moins de 20 salariés effectuant de la
R&D, les travaux de
R&D menés par les
JEI concernent essentiellement des activités de services. En 2018, les trois premières activités de recherche des
JEI sont, par ordre décroissant de dépenses internes engagées : les « Activités spécialisées, scientifiques et techniques », les « Activités informatiques et services d’information » et l’« Édition, audiovisuel et diffusion » (
graphique 35.04). Ces trois branches de recherche concentrent 81 % des dépenses internes de
R&D des
JEI, contre 66 % pour les entreprises de moins de 20 salariés actives en
R&D.