Au cours des années 2000, en France, le nombre de jeunes sortants de l’enseignement supérieur qui reprennent des études de plus de six mois dans les sept années suivant la fin de leur formation initiale s’est sensiblement accru. Ainsi, 19 % de ces jeunes opèrent de tels mouvements parmi ceux arrivés sur le marché du travail en 2010 contre 11 % douze ans plus tôt. Les jeunes sortants sans diplôme de l’enseignement supérieur sont particulièrement concernés (42 % pour la Génération 2010 contre 12 % parmi leurs homologues sortis diplômés). Cette augmentation se retrouve à la fois pour les reprises hors alternance (9 % à 14 %), le plus souvent à plein temps au sein d’établissements scolaires ou universitaires et pour celles en alternance (2 % à 5 %). Elle concerne l’ensemble des niveaux de diplômes avec une légère diminution pour le niveau Bac + 3 ou 4 sur les années récentes, s’expliquant probablement par la forte diminution des sortants de niveau Bac + 4 liée à la mise en place du
LMD et la montée en charge des licences professionnelles dans l’ensemble des licences (
graphique 27.01).
Si l’on s’intéresse plus particulièrement à la Génération 2010, les sortants de formation initiale avec un niveau baccalauréat sont ceux qui reprennent le plus leurs études (
graphique 27.02). Au contraire, les titulaires de diplômes Bac+ 2 ou 3 du secteur de la santé et du social, les diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs ainsi que les docteurs sont les moins concernés. La part de reprises d’études hors alternance est supérieure pour les jeunes dont la fin de formation initiale est associée à un échec au diplômé visé ou à un diplôme de spécialité technologique ou générale ayant de plus en plus le statut de diplôme intermédiaire avant l’obtention d’un diplôme de niveau supérieur. La hiérarchie est similaire pour les reprises en alternance sauf les sortants de licence générale, de Bac + 4 et de
DUT dont les parts d’alternance parmi les reprises d’études sont parmi les plus faibles. La spécialité de formation a également son importance ; par exemple, 18 % des diplômés
BTS de spécialité tertiaire reprennent des études contre 11 % des
BTS industriels.
Les diplômés de niveau Bac + 3 ou 4 hors secteur de la santé et du social et les sortants non-diplômés de l’enseignement supérieur ont la durée médiane de reprises d’études la plus longue (autour de 2 ans), temps nécessaire pour atteindre le pallier de diplôme suivant, contre un an environ pour les autres niveaux.
Parmi les sortants de l’enseignement supérieur, les femmes reprennent plus souvent des études que les hommes et ce quasiment pour chaque Génération et chaque niveau de diplôme (
tableau 27.03). Toutes caractéristiques égales par ailleurs, elles reprennent plus souvent hors alternance. De plus, alors qu’elles étaient moins concernées par les reprises en alternance au début des années 2000, elles ont rattrapé les hommes dans la Génération 2010. La durée et la date de début de la première reprise d’études ne varient pas selon le genre, à l’exception d’une reprise plus tardive des femmes sortants de formation initiale avec un niveau baccalauréat (
tableau 27.04).
Pour la Génération 2010, les femmes reprennent plus souvent des études suite à une année dominée par du chômage, de l’inactivité (43 % contre 39 % des hommes) ou un emploi à durée déterminée « mal payé » (22 % contre 19 %). Mais pallier des difficultés d’insertion professionnelle ne constitue pas leur unique motif conduisant à reprendre des études puisque 31 % d’entre elles étaient principalement en emploi à durée indéterminée ou à durée déterminée « bien payé » dans l’année précédant leur retour en formation. L’objectif est alors soit de progresser dans une carrière déjà commencée soit de se réorienter à partir d’une expérience d’emploi favorable (
graphique 27.05).