L’enquête sur les écoles doctorales menée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (
MESRI) recense 70 700 étudiants inscrits en doctorat à la rentrée 2020, soit une hausse des effectifs de 0,5 % en un an, mais une baisse de 6 % par rapport à la rentrée 2014. Cette légère hausse constatée à la rentrée 2020 est sans doute liée à la prolongation de plusieurs mois des contrats doctoraux accordée par le
MESRI en raison de la crise sanitaire. Sur la période 2014‑2020, la baisse du nombre de doctorants touche principalement les sciences de la société (droit, économie, gestion, sociologie, anthropologie, - 13 %) et les sciences humaines et humanités (lettres, langues, arts, histoire, sciences et techniques des activités physiques et sportives,
STAPS, - 13 %) (
graphique 39.01). Les effectifs des doctorants en sciences exactes diminuent aussi mais plus faiblement (- 1 %) alors que ceux en biologie, médecine et santé augmentent (+ 4 %).
À la rentrée 2020, le nombre d’inscrits en première année de doctorat est en baisse (- 2 %) et s’établit à 16 100. Cette baisse concerne uniquement les sciences humaines et humanités (- 10 %). Par rapport à la rentrée 2014, l’effectif des inscrits a baissé de 7 % (
graphique 39.02). Cette évolution concerne tous les domaines scientifiques, à l’exception des inscriptions en biologie, médecine et santé qui augmentent de 4 %.
À la rentrée 2020, seuls 35 % des étudiants inscrits en première année de doctorat à l’université étaient inscrits en Master l’année précédente (
tableau 39.03). Plus de la moitié des nouveaux doctorants n’étaient pas inscrits à l’université (57 %). En font partie ceux inscrits en doctorat en France après avoir obtenu leur précédent diplôme à l’étranger, les étudiants en reprise d’études après une interruption d’au moins un an ou qui étaient inscrits dans une école d’ingénieur non universitaire (3 %).
À la rentrée 2020, parmi les 98 % de doctorants dont la situation financière est connue, 74 % ont bénéficié d’un financement pour leur thèse, soit une augmentation de près de 5 points par rapport à la rentrée 2013 (
tableau 39.04). Une grande partie des doctorats sont financés par des financements publics tels que les contrats doctoraux alloués par les établissements d’enseignement supérieur sous tutelle du
MESRI (35 %), des financements relevant d’un organisme de recherche (13 %) ou d’une collectivité territoriale (7 %). Les conventions industrielles de formation par la recherche (
CIFRE) représentent 10 % des doctorats financés et les financements spécifiques pour doctorants étrangers 13 %.
Depuis 2010, plus de 14 000 docteurs sont diplômés chaque année. En 2020, 11 800 doctorats ont été délivrés, soit une diminution de 15 % par rapport à l’année précédente. Comparé à 2019, le nombre de diplômés en sciences de la société a diminué de 19 %. Les diplômés en biologie, médecine et santé diminuent également (- 18 %), suivi de ceux en sciences humaines et humanités (- 17 %) et de sciences exactes et applications (- 13 %) (
graphique 39.05). La crise sanitaire a participé à la baisse du nombre de soutenance de thèse car les centres de recherche et les universités ont fermé, entraînant beaucoup de docteurs à arrêter ou reporter leurs travaux en laboratoire ou leur terrain d’enquête. De ce fait, le contrat d’un nombre important de doctorants a été cette prolongé de plusieurs mois.
La durée de préparation de thèse diminue depuis 2010 et explique en partie la baisse des effectifs en doctorat. En 2020, 41 % des doctorants ont soutenu leur thèse en moins de 40 mois, soit à peu près la durée prévue par les textes (36 mois). 34% des doctorants ont eu besoin d’une année supplémentaire et 10 % des doctorats ont nécessité plus de 6 années de préparation (
graphique 39.06). Ces durées de préparation varient en fonction de la discipline étudiée : plus de 90 % des doctorats en sciences exactes et applications et en sciences du vivant ont été conduits en moins de 52 mois. Les thèses en sciences humaines et sociales sont plus longues : plus de 6 docteurs sur 10 ont préparé leur thèse pendant au moins 52 mois avant de pouvoir la soutenir.