Les inscriptions dans l'enseignement supérieur ont presque été multipliées par 9 en quelque 60 ans (
tableau 10.01). Elles sont passées de 310 000 étudiants inscrits en 1960 à 2 725 300 à la rentrée 2019, hors inscriptions simultanées en licence et en
CPGE. Les évolutions démographiques et de scolarisation devraient se traduire par une nouvelle progression dans les dix années à venir, avec des effectifs qui atteindraient 2 812 000 en 2028. Une évolution dans la proportion de bacheliers dans une génération ou dans les taux de poursuite dans l’enseignement supérieur pourraient modifier cette progression.
La hausse du nombre d’étudiants inscrits a été dans un premier temps portée principalement par le dynamisme démographique des années 1950 et 1960. L'accès élargi au baccalauréat a été un moteur déterminant, particulièrement entre 1987 et 1995, période durant laquelle la proportion de bacheliers dans une génération est passée de 33 % à 63 %. Après une période de stabilité, cette proportion a augmenté fortement récemment, passant de 65 % en 2008 à 80 % en 2019 (
fiche 07). Ce développement de l’accès au baccalauréat est dû notamment à une diversification de l’offre, avec dans un premier temps la création du baccalauréat technologique (1968), suivie de celle du baccalauréat professionnel (1985). Ce dernier a contribué à l’essentiel de l’augmentation récente de la proportion de bacheliers dans une génération après l’important essor du nombre de bacheliers généraux entre 1988 et 1995. L’aspiration des jeunes et de leurs familles à un diplôme de l’enseignement supérieur a également contribué à la forte progression du nombre d’étudiants (
fiche 22). En 2019, 44 % des 25‑49 ans étaient diplômés de l’enseignement supérieur contre 28 % quinze ans plus tôt (
graphique 10.02).
Au cours des années 1960, ce sont les filières longues de l'université qui ont porté le développement de l'enseignement supérieur (
tableau 10.01) : leur part est passée de 69 % en 1960 à 75 % en 1970 (hors préparations au
DUT). Puis elle a décru continûment pendant une quarantaine d’années, jusqu’à atteindre 57 % en 2010, puis 55 % en 2019. Durant les années 1970 et 1980, les préparations au
DUT et surtout les
STS ont porté l’essentiel de la croissance de l’enseignement supérieur, en lien avec la forte progression du nombre de bacheliers. Entre 1970 et 2019, la part des étudiants des « autres établissements et formations » (voir définition) est passée de 15 % à 27 %, traduisant une diversification des filières d’accès à l’enseignement supérieur.
Depuis 2010, les inscriptions dans le privé ont crû de 28 % (à dispositif équivalent), alors que les inscriptions dans le secteur public ont progressé de 14 % sur la même période (voir « avertissement »). Le secteur privé compte 562 700 étudiants inscrits en 2019, ce qui représente une inscription sur cinq (
graphique 10.03). Il accueille environ un tiers des effectifs des
STS et des écoles d'ingénieurs, et la totalité de ceux des écoles de commerce, gestion et comptabilité.
La croissance des inscriptions de l'enseignement supérieur français sur les 5 dernières années s'explique aussi en partie par l'accroissement du nombre d’étudiants étrangers en mobilité internationale (
graphique 10.04). Ils représentent 10,7 % des inscrits contre 9,7 % en 2013.