Les inscriptions dans l'enseignement supérieur ont presque été multipliées par 9 en une soixantaine d’années (
tableau 09.01). Elles sont ainsi passées de 310 000 étudiants inscrits en 1960 à 2 680 400 à la rentrée 2017. Les évolutions démographiques, avec notamment deux pics de naissance en 2000 et en 2006,devraient se traduire par une nouvelle progression dans les 10 ans à venir, avec des effectifs qui atteindraient 3 030 000 en 2027. Une évolution dans la proportion de bacheliers dans une génération ou dans les taux de poursuite dans l’enseignement supérieur pourraient modifier cette progression.
La hausse du nombre d’étudiants inscrits observée dans les années 1960 a été portée principalement par le dynamisme démographique des années 1950 et 1960. L'accès élargi au baccalauréat a ensuite été un moteur déterminant, particulièrement entre 1987 et 1995, période durant laquelle la proportion de bacheliers dans une génération est passée de 33 % à 63 %. Après une période de stabilité, cette proportion a de nouveau fortement augmenté récemment, passant de 62 % en 2008 à 79 % en 2017 (
fiche 07). Ce développement de l’accès au baccalauréat est dû à une diversification de l’offre, avec dans un premier temps la création du baccalauréat technologique (1968), suivie de celle du baccalauréat professionnel (1985). Ce dernier a contribué à l’essentiel de l’augmentation récente de la proportion de bacheliers dans une génération. L’aspiration des jeunes et de leurs familles à un diplôme de l’enseignement supérieur a également contribué à la forte progression du nombre d’étudiants (
fiche 20). En 2017, 42 % des 25‑49 ans étaient diplômés de l’enseignement supérieur contre 27 % en 2003 (
graphique 09.02).
Au cours des années 1960, ce sont les filières longues de l'université qui ont porté le développement de l'enseignement supérieur (
tableau 09.01) : leur part est passée de 69 % en 1960 à 75 % en 1970 (hors préparations au DUT). Puis elle a décru continûment pendant une quarantaine d’années, jusqu’à atteindre 57 % en 2010, avant d’augmenter très récemment (
fiche 12). Durant les années 1970 et 1980, les préparations au DUT et surtout les
STS ont porté l’essentiel de la croissance de l’enseignement supérieur, en lien avec la forte progression du nombre de bacheliers. Entre 1970 et 2017, la part des étudiants des « autres établissements et formations » (voir définition) est passée de 15 % à 26 %, traduisant une diversification des filières d’accès à l’enseignement supérieur.
Depuis 2000, les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé ont cru de 72 % (à dispositif équivalent), alors que les inscriptions dans le secteur public ont progressé de 15 % sur la même période (voir « avertissement »). Le secteur privé compte 520 200 étudiants inscrits en 2017, ce qui représente une inscription sur cinq (
graphique 09.03). Il accueille environ un tiers des effectifs des
STS et des écoles d'ingénieurs, et la totalité de ceux des écoles de commerce, gestion et comptabilité.
La croissance des inscriptions de l'enseignement supérieur français sur les 15 dernières années s'explique aussi en grande partie par l'accroissement du nombre d’étudiants étrangers (
graphique 09.04), issus de systèmes éducatifs étrangers pour la plupart. Ils représentent 12,8 % des inscrits contre 8,1 % en 2000.