À la rentrée 2021, les établissements d’enseignement supérieur publics sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, et les formations d’enseignement supérieur des lycées publics et privés sous contrat comptabilisent près de 51 000
ESH. En une année, l’effectif croît de 28,1 %, soit 11 198 étudiants supplémentaires. S’il est certain que le renforcement d’une politique de l’enseignement supérieur inclusif se traduit par davantage d’étudiants faisant appel aux missions handicap des établissements, cette augmentation est probablement imputable en grande partie à la crise sanitaire du Covid-19. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées : apparition de troubles liés à la situation, augmentation du taux de réussite au baccalauréat, report des demandes d’aménagements des années précédentes, accessibilité renforcée grâce à la numérisation, etc.
La quasi-totalité des
ESH (91,6 %) est inscrite à l’université (y compris formation ingénieur) (
tableau 14.01) et bénéficie d’un accompagnement au titre du handicap. En moyenne, sur les 5 dernières rentrées universitaire, le nombre d’
ESH inscrits à l’université augmente de 14,1 % par an (
graphique 14.02). À l’université, les
ESH s’inscrivent principalement dans les filières de Lettres, Langues et Sciences Humaines, puis dans les filières de Sciences et Informatiques et enfin les filières de Droit, d’Economie-Gestion et d’Administration Economique et Sociale. Ces trois filières comptabilisent 78,9 % des inscrits (
graphique 14.03).
Les
ESH masculins sont moins nombreux que leurs homologues féminins (17,2 points d’écart). Hommes et femmes ne s’orientent pas vers les mêmes filières. 70,7 % des
ESH inscrits dans une filière relevant des Lettres, Langues et Sciences humaines sont des femmes alors qu’elles sont 46,4 % dans les filières de Sciences et Informatiques et 15 % dans les
BTS relevant de la production (
graphique 14.04). Les logiques d’orientation des
ESH dans l’enseignement supérieur selon le sexe semblent coïncider avec celles de l’ensemble des étudiants du supérieur : le public féminin est sous-représenté dans les filières scientifiques et dans les formations professionnalisantes de courte durée.
Toutefois, l’orientation des
ESH se distingue de l’ensemble de la population universitaire étudiante sur les cycles de formation suivis, puisqu’ils sont proportionnellement plus nombreux en licence qu’en master ou doctorat (
graphique 14.05). En effet, 77,2 % des
ESH inscrits en université sont en licence contre 61,4 % pour l’ensemble des étudiants. L’augmentation des effectifs
ESH s’est principalement traduit par une augmentation du nombre d’
ESH en licence.
Par ailleurs, si les étudiants avec des troubles du langage et de la parole sont toujours les plus représentés parmi les
ESH, ceux avec des troubles du psychisme et des fonctions cognitives augmentent respectivement de 3,5 et 2,7 points, au détriment des troubles moteurs et visuels qui eux baissent respectivement de 4,8 et 1,6 points.
Enfin, 76,4 % des
ESH bénéficient, lors de leurs examens, d’au moins un aménagement des modalités de passation. 50 % d’entre eux bénéficient de deux aménagements ou moins et, en moyenne, un
ESH est bénéficiaire de 2,3 aménagements aux examens. L’aménagement à l’examen le plus répandu est le temps majoré, suivis par la mise à disposition de matériel (respectivement, 83 % et 21,2 % des bénéficiaires y ont recours) (
tableau 14.06)