Les dépenses globales de recherche et développement expérimental (
R&D) s’évaluent soit en termes de financement par les administrations et les entreprises françaises, avec une exécution, majoritairement mais pas uniquement, sur le territoire français (dépense nationale de recherche et développement expérimental,
DNRD), soit en termes d’exécution par les administrations et les entreprises sur le territoire français, en prenant en compte les financements de l’étranger (dépense intérieure de recherche et développement expérimental,
DIRD) (méthodologie).
En 2020, le financement de travaux de
R&D par des entreprises ou des administrations françaises, c’est-à-dire la dépense nationale de recherche et développement expérimental (
DNRD), atteint 56,5 milliards d’euros (Md€). En réalisant 60 % de la
DNRD, les entreprises sont les principaux financeurs des activités de
R&D (
schéma 40.01).
En 2020, année marquée par la crise sanitaire liée à la Covid-19, les travaux de recherche et développement expérimental (
R&D) effectués sur le territoire national, soit la
DIRD, représentent une dépense de 52,7 Md€, correspondant à 2,28 % de la richesse nationale (mesurée par le
PIB). En volume, c’est-à-dire corrigée de l’évolution des prix, la
DIRD diminue de 4,3 % entre 2019 et 2020. Les entreprises en réalisent 66 % (
tableau 40.02).
En 2021, selon les données provisoires, la
DIRD progresserait de 3,7 % en volume, en raison de la hausse des dépenses de
R&D des administrations (+ 3,6 %) et de celle des dépenses des entreprises (+ 3,8 %). Entre 2019 et 2021, la diminution en moyenne annuelle des dépenses intérieures de recherche (- 0,4 %) serait inférieure à celle du
PIB (- 0,8 %), en raison de la très forte baisse du
PIB en 2020 (
graphique 40.03). Le montant de la
DIRD atteindrait ainsi 55,5 Md€. Du fait de la forte augmentation du
PIB (+ 6,8 %) en lien avec la reprise de l’activité économique post-pandémie, l’effort de
R&D serait de 2,22 % du
PIB, contre 2,28 % en 2020.
Entre 2010 et 2020, la croissance annuelle moyenne en volume de la
DIRD est de 0,9 %, soit une progression supérieure à celle du
PIB (+ 0,4 %). Le dynamisme est plus important pour les entreprises (+ 1,3 %) que pour les administrations (+ 0,2 %). L’écart d’évolution entre les entreprises et les administrations est encore plus important s’agissant de l’évolution de la
DNRD avec, pour les entreprises, une progression de 1,8 % en moyenne annuelle, contre 0,5 % pour les administrations. Depuis 1995, la contribution financière des entreprises au financement de la
R&D est supérieure à celle des administrations (
graphique 40.04).
L’écart entre le montant de la
DIRD et celui de la
DNRD représente le solde des échanges en matière de
R&D entre la France et l’étranger, y compris les organisations internationales (
tableau 40.02). En 2020, les financements reçus de l’étranger et des organisations internationales (4,1 Md€) représentent 7,7 % du financement de la
DIRD. Ils sont inférieurs aux dépenses des administrations et des entreprises françaises vers l’étranger (7,9 Md€). Pour les administrations comme pour les entreprises, le solde avec l’étranger est largement négatif (respectivement – 2,3 Md€ et – 1,4 Md€). Les principaux intervenants internationaux, hormis les grands groupes industriels comme Airbus Group, sont l’Agence spatiale européenne (
ESA), l’Union européenne (
UE) et le Centre européen pour la recherche nucléaire (
CERN).
Avec 2,28 % du
PIB consacré à la recherche intérieure en 2020, la France est en deçà de l’objectif de 3 % fixé par l’
UE dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Hors crise sanitaire qui a fait augmenter l’effort de
R&D mécaniquement en raison de la chute du
PIB (- 7,8 %), ce ratio diminue régulièrement depuis 2014 où il avait atteint son maximum (2,28 %). La France se situe en cinquième position parmi les six pays de l’
OCDE les plus importants en termes de volume de
DIRD (
graphique 40.05), derrière la Corée du Sud (4,81 %), les États-Unis (3,45 %), le Japon (3,27 %) et l'Allemagne (3,13 %). La France se situe devant le Canada (1,84 %), le Royaume-Uni (1,71 % en 2019), l’Italie (1,51 %) et l’Espagne (1,41 %). Au sein de l’Europe, ce sont des pays de taille économique moyenne qui consacrent la part la plus importante de leur
PIB à la
R&D, notamment la Suède (3,49 %) et la Finlande (2,91 %).