Les dépenses globales de recherche et développement expérimental (
R&D) s’évaluent soit en termes de financement par les administrations et les entreprises françaises, avec une exécution, majoritairement mais pas uniquement, sur le territoire français (dépense nationale de recherche et développement expérimental,
DNRD), soit en termes d’exécution par les administrations et les entreprises sur le territoire français, en prenant en compte les financements de l’étranger (dépense intérieure de recherche et développement expérimental,
DIRD) (méthodologie).
En 2022, le financement de travaux de
R&D par des entreprises ou des administrations françaises, c’est-à-dire la dépense nationale de recherche et développement expérimental (
DNRD), atteint 63,0 milliards d’euros (Md€). En réalisant 60 % de la
DNRD, les entreprises sont les principaux financeurs des activités de
R&D (EESR18_R_41_01).
En 2022, les travaux de
R&D effectués sur le territoire national, soit la
DIRD, représentent une dépense de 58,9 Md€, correspondant à 2,22 % de la richesse nationale (mesurée par le
PIB). En volume, c’est-à-dire corrigée de l’évolution des prix, la
DIRD augmente de 2,6 % entre 2021 et 2022. Les entreprises en réalisent 66 % (
tableau 41.02).
En 2023, selon les données provisoires, la
DIRD diminuerait de 0,5 % en volume, en raison de la baisse des dépenses de
R&D des entreprises (- 1,3 %), les dépenses de
R&D des administrations progresseraient légèrement (+ 0,9 %). Le montant de la
DIRD atteindrait ainsi 61,7 Md€. Du fait de l’augmentation du
PIB (+ 0,9 %) et de la diminution de la
DIRD (- 0,5 %), l’effort de
R&D serait de 2,19 % du
PIB, contre 2,22 % en 2022.
Entre 2012 et 2022, la croissance annuelle moyenne en volume de la
DIRD est de 0,9 %, soit une progression proche de celle du
PIB (+ 1,1 %) (
graphique 41.03). Le dynamisme est plus important pour les entreprises (+ 1,3 %) que pour les administrations (+ 0,3 %). L’écart d’évolution entre les entreprises et les administrations est moindre s’agissant de l’évolution de la
DNRD avec, pour les entreprises, une progression de 1,4 % en moyenne annuelle, contre 0,9 % pour les administrations. Depuis 1995, la contribution financière des entreprises au financement de la
R&D est supérieure à celle des administrations (
graphique 41.04).
L’écart entre le montant de la
DIRD et celui de la
DNRD représente le solde des échanges en matière de
R&D entre la France et l’étranger, y compris les organisations internationales (
tableau 41.02). En 2022, les financements reçus de l’étranger et des organisations internationales (4,4 Md€) représentent 7,5 % du financement de la
DIRD. Ils sont inférieurs aux dépenses des administrations et des entreprises françaises vers l’étranger (8,5 Md€). Pour les administrations comme pour les entreprises, le solde avec l’étranger est largement négatif (respectivement – 2,4 Md€ et – 1,7 Md€). Les principaux intervenants internationaux, hormis les grands groupes industriels comme Airbus Group, sont l’Agence spatiale européenne (
ESA), l’Union européenne (
UE) et le Centre européen pour la recherche nucléaire (
CERN).
Avec 2,22 % du
PIB consacré à la recherche intérieure en 2022, la France est en deçà de l’objectif de 3 % fixé par l’
UE dans le cadre de la stratégie « Horizon Europe » et de la moyenne des pays de l’
OCDE (2,73 %) mais au-dessus de la moyenne de l’UE27 (2,11 %). La France se situe en sixième position parmi les six pays de l’
OCDE les plus importants en termes de volume de
DIRD (
graphique 41.05), derrière la Corée du Sud (5,21 %), les États-Unis (3,59 %), le Japon (3,41 %), l'Allemagne (3,13 %) et le Royaume-Uni (2,90 %). La France se situe devant le Canada (1,71 %), l’Italie (1,32 %) et l’Espagne (1,44 %). De grandes disparités régionales existent en Europe. Ainsi, l’effort de recherche de la Belgique et celui de la Suède dépassent les 3 % du
PIB. Cependant, leurs portées sur l’effort de recherche européen restent restreintes en raison du poids économique limité de ces pays dans l’UE27. Pour la sixième année consécutive, l’Allemagne dépasse l'objectif des 3 %, avec des dépenses de recherche représentant 3,13 % de son
PIB en 2022. L’Autriche (3,20 %) se situe également au-dessus de l’objectif de 3 % du
PIB consacré à la
R&D. La Finlande se rapproche de cet objectif en 2022 (2,96 %).