La qualification aux fonctions de professeur des universités (
PR) ou de maître de conférences (
MCF) est une condition préalable à une candidature à un concours de recrutement d'enseignant-chercheur. Une fois décernée par le Conseil national des universités (
CNU), la qualification a une validité de 5 ans. En 2016, 21 024 demandes de qualification ont été enregistrées par 12 817 candidats. En effet, plusieurs dossiers de candidatures peuvent émaner d’une même personne en raison de la possibilité pour les candidats de s’inscrire au titre de plusieurs sections du
CNU et/ou au titre des deux corps d’enseignants-chercheurs. Parmi ces 21 024 demandes, 22 % n’étaient pas recevables (dossier non parvenu, hors délai, incomplet, ou équivalence refusée). Le
CNU a donc examiné 16 487 dossiers. Au final, le
CNU a délivré 10 634 qualifications à 8 031 qualifiés, soit 64 % des dossiers examinés. 44 % des candidats et des personnes qualifiées sont des femmes (
graphique 06.01).
Seule une fraction de ces nouveaux qualifiés s’est présentée aux concours de recrutement d'enseignant-chercheur : en 2016, 61 % des qualifiés professeurs des universités et 47 % des qualifiés maîtres de conférences ne se sont pas présentés aux concours dans l’année suivant leur qualification.
En 2016, les établissements d’enseignement supérieur ont publié 2 209 postes à pourvoir. Pour la première fois depuis 2010, on constate une légère hausse des publications par les établissements (+ 1,5%). Cette progression concerne davantage les postes de maîtres de conférences (+ 2%) que pour ceux de professeurs des universités (+ 0,5 %). Parmi ces postes publiés, 2 063 ont été pourvus, soit 93 % d’entre eux. La majorité de ces postes sont pourvus par concours (86%). Une partie (13 %) sont pourvus par la voie de la mutation, c’est-à-dire par des enseignants-chercheurs qui appartiennent déjà au corps des professeurs des universités ou au corps des maîtres de conférences au moment de leur candidature. Le nombre de postes pourvus par la voie du détachement est marginal : il ne concerne en 2016 que 5 postes de professeurs des universités et 3 postes de maîtres de conférences (
graphique 06.02 et
graphique 06.03). Les professeurs des universités recrutés ont un âge moyen de 46 ans; celui des maîtres de conférences est de 34 ans et 3 mois. Toutes disciplines confondues, la proportion de femmes recrutées parmi les maîtres de conférences (49 %) est proche de la proportion de femmes candidates (47 %). Les candidates sont cependant relativement plus nombreuses que les recrutées en Sciences - Techniques, alors que c’est l’inverse en Lettres - Sciences humaines. En revanche, parmi les professeurs des universités, la proportion de femmes candidates au professorat (33 %) est, globalement, inférieure à la proportion de femmes recrutées parmi les professeurs des universités (39 %).
La majeure partie des maîtres de conférences nouvellement recrutés en 2016 – hors mutation et détachement – étaient post-doctorants (35 %) au moment de leur recrutement. Ces derniers sont devenus, depuis 2007, le premier « vivier » des nouveaux maîtres de conférences (13 % en 2002) au détriment des attachés temporaires d’enseignement et de recherche (
ATER) qui n’ont pas la qualité de fonctionnaire, dont la proportion tend à décroître au fil du temps (41 % en 2002 contre 11 % en 2016 contre). La plupart des professeurs des universités sont recrutés parmi les maîtres de conférences (86 % en 2016) (
graphique 06.04). En 2016, un maîtres de conférences sur cinq a soutenu sa thèse dans son établissement de recrutement ; cette proportion est stable et comparable d’une discipline à l’autre. De même, au moment de leur recrutement comme professeurs des universités, 44 % des
PR étaient en poste comme maîtres de conférences dans le même établissement. En 2016, 17 % des maîtres de conférences recrutés sont de nationalité étrangère. La moitié d’entre (54 %) eux sont originaires d’un pays de l’Union Européenne. Alors que l’effectif d’enseignants-chercheurs a augmenté de près de 60 % entre 1992 et 2016, la part des étrangers a progressé de 260 % sur la même période (
graphique 06.05), attestant d’une forte attractivité du système français à l’égard des scientifiques étrangers.