Au cours des années 2000, en France, tous niveaux de diplômes confondus, le nombre de jeunes qui reprennent des études pendant plus de six mois dans les sept années suivant la fin de leur formation initiale s’est sensiblement accru. Ainsi, 22 % des jeunes opèrent de tels mouvements parmi ceux arrivés sur le marché du travail en 2010 contre 15 % douze ans plus tôt.
Les sortants de l’enseignement secondaire restent globalement les plus concernés par la décision de reprendre a posteriori (26 %), au regard des sortants de l’enseignement supérieur (18 %). Mais parmi ces derniers, les sortants de l’enseignement supérieur sans diplôme sont la sous-catégorie la plus portée à revenir aux études durant leurs sept premières années de vie active (40 %). Parmi les sortants de l’enseignement supérieur, les titulaires de diplômes du secteur de la santé et du social, les diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs ainsi que les docteurs reprennent moins fréquemment leurs études (
tableau 25.01).
Plusieurs phénomènes expliquent cette évolution parmi les sortants de l’enseignement supérieur. La part de ces jeunes reprenant des études hors alternance, le plus souvent à plein temps au sein d’établissements scolaires ou universitaires, a progressé régulièrement passant de 10 % à 14 % entre les générations entrant sur le marché du travail en 1998, 2004 et 2010. La part de ceux reprenant des études en alternance a également fortement progressé passant, entre les générations 1998 et 2004, de moins de 2 % de ces jeunes à 4 %. Mais cette progression a été stoppée entre les générations 2004 et 2010, probablement du fait de la conjoncture économique défavorable d’après crise. Les jeunes passés par l’enseignement supérieur sans avoir obtenu de diplôme font exception : leur part de reprise en alternance continue d’augmenter entre les générations 2004 et 2010 (
graphique 25.02).
39 % des retours en formation effectués par les jeunes sortants de l’enseignement supérieur de la Génération 2010 sont précédés d’une année dominée par du chômage ou de l’inactivité. Mais pallier des difficultés d’insertion professionnelle ne constitue pas l’unique motif conduisant à reprendre des études : 15 % de ces jeunes étaient principalement ou exclusivement en emploi à durée indéterminée (
CDI, fonctionnaires et emplois non-salariés) dans l’année qui a précédé leur retour en formation. L’objectif est alors soit de progresser dans une carrière déjà commencée soit de se réorienter à partir d’une expérience d’emploi favorable.
Quel que soit le niveau de diplôme atteint dans l’enseignement supérieur, les femmes reprennent plus souvent des études que les hommes. Ces dernières reviennent cependant moins fréquemment aux études via l’alternance lorsqu’elles sont diplômés de
BTS, de
DUT ou d’un niveau bac +3/+4 hors domaine de la santé et du social (
tableau 25.03).