Au cours des années 2000, en France, le nombre de jeunes sortants de l’enseignement supérieur qui reprennent des études de plus de six mois dans les sept années suivant la fin de leur formation initiale s’est sensiblement accru. Ainsi, 18 % de ces jeunes opèrent de tels mouvements parmi ceux arrivés sur le marché du travail en 2010 contre 11 % douze ans plus tôt. Cette augmentation se retrouve à la fois pour les reprises hors alternance, le plus souvent à plein temps au sein d’établissements scolaires ou universitaires et pour celles en alternance. Sur les années les plus récentes, ces reprises d’études progressent pour les sortants sans diplôme de l’enseignement supérieur, mais se stabilisent pour les autres catégories de jeunes (
graphique 25.01).
Parmi les jeunes sortis de formation initiale en 2010, les sortants de l’enseignement secondaire restent globalement les plus concernés : 26% contre 18% pour l’enseignement supérieur reprennent des études. Mais les sortants sans diplôme de l’enseignement supérieur sont les plus nombreux à revenir aux études (40 %). Au contraire, les titulaires de diplômes Bac + 2 ou 3 du secteur de la santé et du social, les diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs ainsi que les docteurs sont les moins concernés (
tableau 25.02).
Les reprises d’études en début de vie active commencent souvent très tôt après la fin de la formation initiale : 50 % commencent ainsi dans les deux ans qui suivent. Les diplômés de niveaux Bac + 2 ou d’un Bac + 3 ou 4 hors secteur de la santé et du social et les sortants non-diplômés de l’enseignement supérieur sont ceux qui retournent aux études le plus rapidement. Ces deux dernières catégories sont également celles pour lesquelles la durée des reprises d’études est la plus longue (
tableau 25.03).
Les modalités de retours en formation varient également d’un niveau de diplôme à l’autre. Ainsi les jeunes diplômés d’un Bac + 2 ou d’une école de commerce ou d’ingénieur reprennent plus souvent en alternance que les autres.
On relève que 39 % des retours en formation effectués par les jeunes sortants de l’enseignement supérieur de la Génération 2010 sont précédés d’une année dominée par du chômage ou de l’inactivité. Mais pallier des difficultés d’insertion professionnelle ne constitue pas l’unique motif conduisant à reprendre des études : 15 % de ces jeunes étaient principalement ou exclusivement en emploi à durée indéterminée (CDI, fonctionnaires et emplois non-salariés) dans l’année qui a précédé leur retour en formation. L’objectif est alors soit de progresser dans une carrière déjà commencée soit de se réorienter à partir d’une expérience d’emploi favorable. Les reprises d’études en alternance font plus souvent suite à des situations d’emploi à durée déterminée alors que les reprises hors alternance suivent plus souvent des situations de chômage ou d’inactivité ou des situations d’emploi à durée indéterminée.
Quel que soit le niveau de diplôme atteint dans l’enseignement supérieur, les jeunes n’ayant pas obtenu de diplôme lors de leur dernière année scolaire reprennent plus souvent des études : à titre d’exemple ils sont 20 % parmi les sortants au niveau Bac + 2 contre 15 % de leurs homologues diplômés. Par ailleurs, les femmes reprennent plus souvent des études que les hommes. Ces dernières reviennent cependant moins fréquemment aux études via l’alternance lorsqu’elles sont diplômées de
BTS, de
DUT ou d’un niveau Bac + 3 ou 4 hors domaine de la santé et du social (
tableau 25.04).