Trois ans après l’obtention de leur diplôme en 2014, 91 % des docteurs sont en emploi (
tableau 39.01). Le secteur académique est le premier employeur des docteurs : ils sont 49 % à y exercer leur métier. Ils se tournent ensuite majoritairement vers le secteur public hors secteur académique (19 %), puis vers le secteur privé (16 % dans la
R&D en entreprise et 16 % dans le privé
R&D).
9 docteurs sur 10 occupent un emploi de niveau cadre. En revanche, ils ne sont que deux sur trois à occuper un emploi permanent. Le contraste est marqué selon le secteur d’emploi. Un docteur sur deux occupant un emploi dans le secteur académique a signé un contrat à durée indéterminée (
CDI) : une proportion équivalente est en emploi à durée déterminée, dans le cadre notamment de contrats post-doctorats. La proportion de docteurs en
CDI s’élève en revanche à 90 % pour les docteurs employés dans les entreprises.
Selon les disciplines, les conditions d’emploi sont très variables. Les docteurs en sciences et leurs interactions (mathématiques, physique, sciences de l’ingénieur,
TIC notamment), qui sont nombreux à être recrutés dans les entreprises, connaissent les meilleures conditions d’emploi : près de 7 docteurs sur 10 ont un emploi stable et 94 % de niveau cadre. Ils disposent également du salaire mensuel net médian le plus élevé : 2 470 euros à 36 mois contre 2 375 euros en moyenne pour l’ensemble des docteurs (
graphique 39.02). Les docteurs en sciences juridiques et politiques, nombreux à travailler dans les entreprises, ont également d’excellentes conditions d’emploi.
En sciences du vivant, seule la moitié des docteurs occupait un emploi permanent trois ans après l’obtention de leur diplôme. Ils passent en moyenne 6,6 mois au chômage, soit un mois de plus que l’ensemble des docteurs. Les docteurs en sciences agronomiques et écologiques sont ceux qui y passent le plus de temps : 8,6 mois en moyenne. Les docteurs en sciences humaines et humanités, peu insérés dans le secteur privé, ont plus de difficultés à trouver un emploi de niveau cadre. Ils disposent également des plus faibles revenus, en particulier en début de carrière (1 925 euros à 12 mois contre 2 125 euros pour l’ensemble des docteurs).
Trois ans après l’obtention de leur diplôme en 2014, 34 % des docteurs en emploi travaillent à l’étranger. L’emploi occupé à l’étranger est majoritairement un poste dans le secteur académique (environ pour 7 docteurs sur 10), et ce à quasi égale proportion selon la nationalité, française ou étrangère, du docteur (
tableau 39.03). Seul un docteur français sur dix à l’étranger occupe un emploi permanent dans ce secteur (contre 6 français sur 10 installés en France). Lorsqu’ils travaillent en France, les docteurs français ou étrangers ne sont que 40 % à avoir un poste dans le secteur académique. Les docteurs de nationalité française occupent plus fréquemment un emploi stable (62 %) que les docteurs étrangers (42 %).
L’enquête Génération du
Céreq a observé les débuts de carrières des docteurs diplômés en 2010 à 3, 5 et 7 ans (
tableau 39.04). En 2017, le taux de chômage des docteurs ayant soutenu leur thèse en 2010 est de 4 %. Sept années après la soutenance de thèse, alors que l’instabilité dans l’emploi est souvent mise en avant dans les difficultés de poursuite de carrière des diplômés de doctorat, seulement 4 % des docteurs en emploi occupent un emploi à durée déterminée. La part des docteurs non stabilisés dans leur emploi a fortement décrue entre les cinq et sept premières années de vie active (moins vingt points). Progressivement, l’avantage des docteurs sur les diplômés de
M2 s’affirme. À sept ans, les premiers sont moins au chômage, plus souvent cadres et moins souvent concernés par l’emploi à durée déterminée. À la même période, les docteurs-ingénieurs sont les mieux rémunérés (3 100 euros nets médians mensuels), ils ont un salaire plus important que les docteurs en sciences formelles et du vivants (2 650 euros) mais aussi que les diplômés d’écoles d’ingénieurs (2 740 euros).