la France dans l'espace européen de la recherche via sa participation à Horizon Europe

Depuis le BREXIT de 2016, la participation du Royaume-Uni au programme européen en faveur de la recherche décline régulièrement. Ainsi, sur les trois dernières années du programme Horizon 2020, la France a perçu 10,7 % des subventions allouées contre 8,2% pour le Royaume-Uni (tableau 30.01). En ce début de programme Horizon Europe (octobre 2022), avec 11,1 % des financements obtenus la France confirme son rang de 2ème pays bénéficiaire des financements européens derrière l’Allemagne (tableau 30.01). Le taux de succès des équipes françaises, en terme de financement, est toujours bien supérieur au taux de succès moyen, 4 points d’écart. En matière de réussite, la France se place même devant l’Allemagne (tableau 30.01). Avec 9,1 % des participations et 9,9 % des projets coordonnés, les équipes françaises se situent cependant derrière l’Espagne et l’Italie (tableau 30.01). Bien que les propositions de projets soient de qualité, les équipes françaises répondent moins fréquemment que leurs homologues espagnoles, italiennes ou allemandes aux appels à propositions du programme. Elles représentent 7,8 % de la demande totale de soutien, environ 2 points de moins que les équipes allemandes. Avec 7,7 % des demandes de soutien sur les trois dernières années du programme H2020, cette tendance persiste.

L’Allemagne constitue toujours le partenaire privilégié de la France. Les équipes allemandes sont présentes dans plus de sept projets sur dix impliquant au moins une équipe française. Avec environ 83 % et 72 % de projets communs centrés sur la transition énergétique, l’Allemagne, l’Espagne et la France s’investissent ensemble dans le plan d’action du pacte vert (Green Deal) (graphique 30.02). Par exemple, suite aux nouvelles directives du paquet « Fit for 55 », leurs équipes collaborent dans la mise en place de solutions de réutilisation des déchets de construction et de démolition, qui constituent le plus grand flux de déchets de l’UE, afin que le secteur de la construction devienne entièrement circulaire et climatiquement neutre.

En France, les entreprises perçoivent plus de 40 % des financements obtenus par les équipes françaises tous secteurs confondus (graphique 30.03). Dans le reste des pays membres ou associés, cette part n’excède pas 30 %. Safran, Airbus, Thales et ArianeGroup font partie des 10 premiers bénéficiaires français (graphique 30.04). Avec 24,5 % de financements obtenus dans le programme climat, énergie et mobilité, les entreprises françaises sont aussi engagées dans la transition énergétique (graphique 30.05). En ce début de programme, elles ont perçu plus de 33 % des financements alloués à l’action de recherche et d’innovation dans le domaine des Transport et mobilité propres, sûrs et accessibles (graphique 30.06). À travers le partenariat public-privé « Clean Aviation », les acteurs privés du secteur de l’aéronautique comme Airbus, Dassault ou Liebherr (Allemagne) collaborent avec l’Office nationale d’études et de recherche aérospatiales (ONERA), le Helmholtz Association of German Research Centres ou la Fraunhofer society pour la conception de nouvelles technologies qui permettront de rendre les vols climatiquement neutres.

Les établissements de recherche français perçoivent 38,9 % des subventions obtenus contre 27,7 % pour l’ensemble des pays membres ou associés (graphique 30.03). En effet, les principaux organismes de recherche le CNRS, le commissariat à l’énergie atomique (CEA), l’institut national de la santé et des études médicales (INSERM) et l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) bénéficient de 24,5 % de l’ensemble des financements obtenus par les équipes françaises (graphique 30.04). Au fil des programmes le CNRS reste l’acteur français le plus impliqué et le premier bénéficiaire des crédits européens de la recherche et de l’innovation.