La mission interministérielle Recherche et enseignement supérieur (Mires) regroupe en un seul ensemble budgétaire l'essentiel des moyens consacrés par l'État à l'économie de la connaissance, sa production, sa diffusion ou sa transmission. Répartis en six programmes, les crédits budgétaires englobent la quasi-totalité de l’effort de la recherche civile publique (
graphique 46.01).
En 2022, le budget recherche et développement technologique de la Mires s’élève à 14,2 Md€ en autorisations d’engagement réparties entre ses différents opérateurs. L’analyse des crédits sous différentes perspectives permet une information complémentaire sur les ressources budgétaires mobilisées au bénéfice de la recherche et du développement technologique.
Une première approche, par répartition des crédits budgétaires selon de grands types d’actions (
graphique 46.02), montre que le premier poste (47 %) concerne les fonds attribués aux organismes publics de recherche et développement (
R&D), essentiellement les
EPIC et les
EPST, au titre de subvention pour charge de service public. La recherche conduite dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (universités, grands établissements, écoles) est le deuxième poste et bénéficie de 29 % des crédits. Les dépenses d’intervention et de pilotage bénéficient de 12 % des crédits. Elles viennent en appui des actions spécifiques des différents départements ministériels dans le cadre d’une politique globale de soutien à l'innovation et à la
R&D. Ces dépenses regroupent de nombreux dispositifs dont le concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes (i-Lab). Enfin, la participation aux organismes internationaux, 12 % des crédits, rassemble les contributions françaises à différents programmes et organismes européens ou internationaux tels que
ESA,
ITER,
EUMETSAT ou
LEBM.
Une deuxième approche des crédits budgétaires permet de mettre en relation les moyens dégagés et les finalités des politiques poursuivies, envisagées dans ce cas de manière transversale (
graphique 46.03). Ainsi, 58 % des crédits budgétaires sont dédiés à la recherche fondamentale réalisée principalement par les organismes publics de
R&D et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Avec 22 % du budget, les finalités « Crédits incitatifs » et « Grands programmes » regroupent le financement ou le soutien à des actions mobilisatrices associant les secteurs public et privé, plus généralement mises en œuvre par l’
ANR et
Bpifrance. Les programmes finalisés représentent 18 % du budget et correspondent à des actions spécifiques de soutien d’un domaine ou un objectif particulier, tel que l’agriculture ou la santé. Enfin, 2 % des crédits sont destinés à la formation.
Une troisième approche considère la répartition de ces mêmes crédits budgétaires par objectif socio-économique (
graphique 46.04), ce qui permet une décomposition du budget suivant les priorités scientifiques et technologiques des organismes. La recherche en sciences du vivant (santé, agriculture et sciences de la vie) représente 23 % des crédits. 2,0 Md€ soit 14 % des crédits budgétaires financent la recherche en productions et technologies industrielles et en énergie. Avec 2,1 Md€, la recherche en sciences naturelles consomme 15 % des crédits budgétaires ventilés par objectif, dont 0,9 Md€ en sciences physiques. La recherche réalisée par les organismes publics en matière d’exploration et d’exploitation de l'espace dispose de 12 % des crédits avec 1,7 Md€. Cet objectif intègre les contributions françaises au titre de la recherche spatiale (
ESA et
EUMETSAT). La recherche en sciences humaines et sociales et vie en société absorbe 12 % des crédits soit 1,7 Md€. La recherche en sciences et technologies de l’information et de la communication (
STIC) mobilise 7 % des crédits budgétaires. L’environnement et la recherche au service des pays en développement bénéficient respectivement de 1,0 Md€ et de 0,3 Md€. Les crédits budgétaires non répartis et non ventilés par objectifs (11 %) concernent les crédits destinés à la recherche universitaire interdisciplinaire et transversale, les moyens communs des opérateurs et les moyens qui n’ont pas trouvé leur place dans la nomenclature des objectifs socio-économiques.