les étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur

À la rentrée 2022, le nombre d’étudiants étrangers en mobilité internationale, venant en France pour y étudier, retrouve une croissance modérée (+ 2,6 %) après une année rebond (+ 8,8 % à la rentrée 2021) consécutive à la baisse de 4,2 % liée à la crise sanitaire entre les rentrées 2019 et 2020. Cette augmentation des flux de mobilité reste forte au sein des formations d’ingénieurs hors université (+ 5,1 %). En 5 ans, l’effectif d’étudiants étrangers en mobilité internationale progresse de 14,9 %, passant de 270 400 en 2017 à 310 800 en 2022 dans l’enseignement supérieur français. Après avoir été supérieur à 4 % par an entre 2016 et 2018, le taux de croissance annuel moyen du nombre d’étudiants internationaux depuis 2017 (+ 2,8 %) demeure bien plus élevé que celui de l’ensemble des étudiants (+ 1,0 %).

En 2022, la part des étudiants étrangers en mobilité internationale dans la population étudiante continue de progresser et atteint 11,3 % de l’ensemble des étudiants (+ 0,5 point sur un an) (graphique 16.01). Bien que liée à la croissance du nombre d’étudiants internationaux, cette augmentation est cependant à mettre en lien avec la baisse globale des effectifs d’étudiants en France.

Les étudiants en mobilité internationale sont surreprésentés en université et en école de commerce : les deux tiers sont inscrits à l’université, contre six étudiants français sur dix ; ces proportions sont respectivement de 15 % et 9 % en école de commerce. Ainsi, près d’un étudiant sur cinq en inscrit école de commerce en 2022 est en mobilité internationale, tandis qu’à l’université, leur nombre a plus que doublé depuis 2000, passant de 93 900 à 203 900 en 2022‑23 (graphique 16.02). Parmi eux, plus de neuf sur dix sont en mobilité diplômante (11 % de la population universitaire).

Les étudiants originaires du continent africain représentent un étudiant en mobilité internationale sur deux (49 %), part en légère progression sur 5 ans (+ 2 points, graphique 16.03). La proportion d’étudiants originaires d’Asie et d’Océanie, après avoir chuté en 2020, retrouve son niveau d’avant pandémie (22 %, soit 45 400 étudiants en 2022), et la Chine se maintient au 3ème rang des nationalités les plus représentées avec 22 800 étudiants, derrière l’Algérie et le Maroc (respectivement 25 900 et 37 700 étudiants). Les Européens progressent d’un point par rapport à l’an dernier et représentent désormais 20 % des étudiants en mobilité internationale, et les Américains 9 %. A la suite de la guerre en Ukraine, le nombre d’étudiants ukrainiens en mobilité triple quasiment en un an, passant de 1 000 en 2021 à 2 700 en 2022.

Au regard de l’ensemble des étudiants internationaux, les étudiants chinois se dirigent moins souvent vers l’université (45 % contre 66 % des étrangers venant étudier en France qui choisissent l’université), mais sont plus présents dans les écoles de commerce, gestion et comptabilité (34 % contre 15 %, graphique 16.04). Près de neuf étudiants algériens sur dix étudient dans les universités (contre seulement deux tiers pour l’ensemble des étrangers), où ils sont particulièrement nombreux en master, tandis que ceux originaires d’Italie ou de la zone Asie-Océanie sont surreprésentés en doctorat.

À l’université, les choix de disciplines diffèrent entre les étudiants de nationalité française et les étudiants internationaux et, parmi ceux-ci, selon la nationalité (graphique 16.05). C’est en « sciences, STAPS » et en « sciences économiques, AES » que les différences sont les plus importantes : en 2022, la moitié des étudiants internationaux s’orientent vers une de ces deux filières contre un tiers des étudiants français. En revanche, 15 % des étudiants français s’inscrivent en filières « Santé », contre 8 % seulement des étudiants internationaux.