Environ 550 bibliothèques maillent le territoire. Elles donnent accès à plus de 50 millions de documents imprimés ainsi qu'à des collections patrimoniales et à des ressources électroniques sur place ou à distance. Les
BU ont modernisé de façon significative leurs conditions d’accueil et diversifié la gamme des services destinés à leurs publics. Avec les plans « Bibliothèques ouvertes plus » et « Dimanche à Paris », un effort particulier a été porté sur les horaires d’ouverture des bibliothèques de plus de 200 places assises : 85 d’entre elles ouvrent plus de 65 heures hebdomadaires et 121 entre 50 et 65 heures (
graphique 17.01). Les constructions et rénovations immobilières intègrent une réflexion orientée utilisateur pour concevoir des lieux modulables, adaptés aux nouveaux usages : ambiances variées, salles de travail en groupe (11,5 % des places), catalogue enrichi de formations hybrides et innovantes, services à la recherche, participation à la vie de campus viennent ainsi compléter l’offre documentaire.
La documentation électronique représente une part croissante des ressources proposées. Il s’agit de ressources acquises (abonnements auprès des éditeurs) ou produites (collections numérisées, archives institutionnelles). En 2021, une nouvelle version de la norme Counter introduit une rupture dans la façon de compter les usages : le chiffre affiché pour cette année supprime des usages comptés en double jusque-là. Si, avec cette modification, les ressources téléchargées atteignent 165 millions de téléchargements au total, en diminution de 11,5 %, et 85,9 téléchargements par usager ; avec la version précédente, l’augmentation serait de 1,5 % entre 2020 et 2021 et de 98,8 téléchargements par usager. L’usage de la documentation électronique poursuit donc en réalité sa progression (
graphique 17.02).
La crise sanitaire a durablement affecté la fréquentation des
BU. En 2021, le nombre d’entrées demeure inférieur à 2019 avec 35 millions contre plus de 72 millions en 2019 et le nombre de visites atteint à peine 19 entrées par étudiant contre 40 en 2019 (
graphique 17.03). Plusieurs bibliothèques ont proposé des horaires étendus d’ouverture dès la rentrée 2020 pour compenser la limitation du nombre de places offertes mais les mesures de couvre-feux ont interrompu ces efforts en 2021, suivant la période et l’implantation géographique. L’observation hebdomadaire montre une ouverture à demi-jauge des bibliothèques de janvier à la fermeture estivale et une reprise en septembre sans limitation des places. La faible fréquentation s’est poursuivie au-delà de la rentrée de septembre 2021, alors que les capacités d’accueil étaient de nouveau d’environ 141 000 places, nombre d’activités se tenant encore en effectifs réduits ou à distance plutôt que sur les campus. Bien des bibliothèques sont loin d’avoir retrouvé leur public à la fin 2021. Ce constat est partagé avec les
bibliothèques territoriales.
L’activité des personnels renoue avec les tendances antérieures à la crise sanitaire : l’accueil du public représente 32,5 % des activités, les collections, près de 30 % des activités, les fonctions support un peu plus de 18 %. L’informatique documentaire, en revanche, connaît une légère baisse, liée probablement aux migrations et travaux internes importants conduits en 2020. La part de la communication et de l’action culturelle (4,9 %) reste stable, celle de la formation progresse (5,6 % en 2021 contre 3,7 % en 2019). Le nombre d’
ETP consacrés aux services aux chercheurs, activité émergente, passe de 135 en 2018 à plus de 190
ETP en 2021 (
graphique 17.04).