La position de la France est observée à travers deux corpus de publications scientifiques afin d’apprécier l’influence du périmètre sur la position des principaux pays publiant dans le monde. Le corpus large inclut relativement plus de revues scientifiques récentes, de diffusion nationale ou non-anglophone. Le corpus standard ne prend pas en compte ces sources provenant de l’index Emerging sources de la base Web of Science (voir la méthodologie). En 2021, le corpus large comportait environ 3 millions de publications et le corpus restreint près de 10 % de moins. Pour différents pays émergents, comme l’Inde, le Brésil ou l’Iran, la part des publications indexées en tant que sources émergentes est relativement plus importante (
graphique 29.01). Elle est au contraire très faible pour la Chine et tend à être faible pour les pays à haut revenus, dont la France. Selon les deux corpus, pour la période 2019‑22, la France est le 9e pays participant le plus à des publications scientifiques, derrière le Canada et devant l’Australie.
La part des co‑publications internationales tend à augmenter, mais reste à des niveaux différents selon les pays, notamment en fonction de leur taille – cette observation est vérifiée sur les deux corpus (
graphique 29.02). Les grands pays ont en effet une part de co‑publications internationales relativement faible ; celle des États-Unis (41 %) est ainsi très inférieure que celle de la Suède (70 %). En 2019‑22, la part de co‑publications avec au moins une institution à l’étranger est de 63 % pour la France, un peu inférieure au Royaume-Uni (65 %) et supérieure à l’Allemagne (57 %). La part des co‑publications internationales des pays asiatiques tend à être plus faible et c’est en Chine que cette part est la plus basse (24 %).
La croissance des co‑publications internationales peut contribuer à l’augmentation du nombre de publications d’un pays, mais ce dernier ne contribue qu’à une partie de la production des publications en collaboration. Le compte fractionnaire permet de rendre compte des contributions en attribuant une fraction des co‑publications internationales à chacun des pays participants. Ce type de compte ne génère pas de doublons entre pays et permet de calculer des parts mondiales. La France a une part des publications mondiales inférieure dans le corpus large, 2,1 %, que dans le corpus standard, 2,3 % (
graphique 29.03). C’est l’inverse pour le Brésil ou la Russie qui ont une part de publications équivalente à celle du Canada dans le corpus large.
L’indice d’impact moyen est normalisé pour tenir compte des profils disciplinaires des pays (
graphique 29.04). Pour la plupart des principaux pays publiants, les indices calculés sur le corpus large sont très proches, mais un peu supérieurs à ceux qui sont calculés sur le corpus standard. Pour différents pays émergents à l’inverse, l’indice d’impact est nettement inférieur dans le corpus large. Cela suggère qu’une grande part des publications supplémentaires qu’ils ont dans le corpus large sont peu ou pas citées. Sur les deux corpus, l’indice de la France est très peu différent, à la moyenne mondiale (1,0). L’indice d’impact des copublications internationales de la France est très supérieur, atteignant 1,3 (
graphique 29.05).