Les comparaisons internationales des dépenses d’éducation sont délicates du fait de la diversité démographique et socio-économique des différents pays et de la spécificité des systèmes éducatifs nationaux. Dans l’enseignement supérieur, cette difficulté est renforcée par la grande hétérogénéité des dispositifs éducatifs existants. Il est cependant possible d’apprécier la situation de la France au regard de quelques indicateurs généraux.
La part de la dépense d’éducation en pourcentage du Produit Intérieur Brut (
PIB) est l’indicateur qui permet d’évaluer de la façon la plus globale l’effort effectué par l’ensemble des financeurs en faveur des systèmes éducatifs nationaux (
graphique 02.01). Avec 1,6 % du
PIB consacré en 2020 à l’enseignement supérieur, la France est légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (1,5 %). Elle devance des pays comme l’Espagne (1,5 %), l’Allemagne (1,3 %) et l’Italie (1,0 %). La Norvège et le Royaume-Uni y consacrent en revanche une part plus importante de leur
PIB (respectivement 2,0 % et 2,1 %). Deux pays réalisent un effort financier pour l’enseignement supérieur très au-dessus de la moyenne : le Canada (2,4 %) et les États-Unis (2,5 %).
La comparaison des dépenses annuelles par étudiant de l’enseignement supérieur (
graphique 02.02) ne donne pas tout à fait la même hiérarchie des pays que l’indicateur précédent, compte-tenu de la taille de leur population étudiante. En 2020, les États-Unis (36 170
$PPA) se détachent nettement par le niveau élevé de dépense par étudiant, suivis du Royaume-Uni, de la Suède, de la Norvège et du Canada qui dépensent plus de 24 000
$PPA. La France consacre 18 880
$PPA par étudiant, soit légèrement plus que la moyenne des pays de l’
OCDE (18 100
$PPA) et encore davantage que l’Espagne ou de l’Italie. En Allemagne, la dépense par étudiant est plus élevée qu’en France bien que la part de l’enseignement supérieur dans le
PIB y soit moindre. À l’inverse, si la Corée du Sud dépense nettement moins par étudiant que la moyenne de l’
OCDE, elle consacre à l’enseignement supérieur une part plus importante de son
PIB.
Entre 2019 et 2020, la dépense par étudiant dans les pays de l’
OCDE diminue de 0,9 % en prix constants (
graphique 02.03). Elle recule en France de 2,6 % car les effectifs augmentent plus vite que le financement (respectivement + 3,0 % et + 0,3 %). La baisse va jusqu’à atteindre 6,4% au Royaume-Uni et 6,1 % en Norvège en raison de l’effet conjugué d’une très forte augmentation des effectifs étudiants et d’une diminution des dépenses. À l’inverse, en Allemagne, la dépense par étudiant augmente de 0,4 %, les moyens (+ 1,2 %) s’accroissant plus vite que les effectifs (+ 0,8 %).
La part des financements d’origine publique (État, collectivités locales et autres administrations publiques) est, en moyenne dans les pays de l’
OCDE, nettement supérieure à celle d’origine privée (ménages et autres financeurs privés tels que les entreprises) (
graphique 02.04). Les pays scandinaves et la Belgique affichent un financement des établissements d’enseignement supérieur quasiment exclusivement public (supérieur à 87 %). À l’opposé, au Royaume-Uni, au Japon, en Australie, aux États-Unis, et en Corée du Sud, le financement est majoritairement d’origine privée. La France, avec un financement public à hauteur de 74,5 % , se situe au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (+ 4,4 points), et ce, bien que la part du financement public en France diminue (- 2,9 points par rapport à 2019). 2020 correspond à l’entrée en vigueur de la réforme de l’apprentissage : la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a transféré la compétence des régions à des organismes professionnels assimilés à des entreprises.