Les comparaisons internationales des dépenses d’éducation sont délicates du fait de la diversité démographique et socio-économique des différents pays et de la spécificité des systèmes éducatifs nationaux. Dans l’enseignement supérieur, cette difficulté est renforcée par la grande hétérogénéité des dispositifs éducatifs existants. Il est cependant possible d’apprécier la situation de la France au regard de quelques indicateurs généraux.
La part de la dépense d’éducation en pourcentage du Produit Intérieur Brut (
PIB) est l’indicateur qui permet d’évaluer de la façon la plus globale l’effort effectué par l’ensemble des financeurs en faveur des systèmes éducatifs nationaux (
graphique 02.01). Avec 1,6 % du
PIB consacré en 2021 à l’enseignement supérieur, la France est légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (1,5 %). Elle devance des pays comme la Suède (1,5 %), l’Espagne (1,4 %), l’Allemagne (1,3 %) et l’Italie (1,0 %). La Norvège, le Canada et le Royaume-Uni y consacrent en revanche une part plus importante de leur
PIB (entre 1,9 % et 2,1 %). Les États-Unis réalisent un effort financier pour l’enseignement supérieur très au-dessus de la moyenne (2,3 %).
La comparaison des dépenses annuelles par étudiant de l’enseignement supérieur (
graphique 02.02) ne donne pas tout à fait la même hiérarchie des pays que l’indicateur précédent, du fait de la taille de leur population étudiante. En 2021, les États-Unis (36 270
$PPA) se détachent nettement par le niveau élevé de dépense par étudiant, suivis du Royaume-Uni, de la Suède, du Danemark et de la Norvège qui dépensent plus de 26 000
$PPA. La France consacre 20 460
$PPA par étudiant, elle est dans la moyenne des pays de l’
OCDE (20 500
$PPA) et dépense davantage que l’Espagne ou l’Italie. En Allemagne, la dépense par étudiant est plus élevée qu’en France bien que la part de l’enseignement supérieur dans le
PIB y soit moindre. À l’inverse, si la Corée du Sud dépense nettement moins par étudiant que la moyenne de l’
OCDE, elle consacre à l’enseignement supérieur une part plus importante de son
PIB.
Entre 2015 et 2021, la dépense par étudiant dans les pays de l’
OCDE augmente de 1,1 % en prix constants (
graphique 02.03). Elle recule en France de 0,2 % car les effectifs augmentent plus vite que le financement (respectivement + 2,9 % et + 2,7 %). La baisse va jusqu’à atteindre 1,5 % au Canada et 1,4 % en Finlande en raison d’une forte augmentation des effectifs étudiants comparativement aux moyens. À l’inverse, en Allemagne, la dépense par étudiant augmente de 0,5 %, les moyens (+ 2,1 %) s’accroissant plus vite que les effectifs (+ 1,6 %).
L’enseignement supérieur est majoritairement financé par des fonds publics : en moyenne
OCDE, l’État, les collectivités locales et autres administrations publiques assurent 72,0 % du financement des établissements en 2021, dépassant largement la contribution des acteurs privés (ménages et autres financeurs tels que les entreprises). La part du financement public varie selon le secteur des établissements et selon les pays. En moyenne
OCDE, elle atteint 82,1 % pour les établissements du secteur public contre 33,9 % pour ceux du privé. La France se situe au-dessus de la moyenne
OCDE pour les établissements publics (financés à hauteur de 85,8 % par des fonds publics en 2021) mais en-deçà pour ceux du privé (avec 16,9 % de fonds publics). En revanche, en Finlande, en Suède et en Belgique, le financement des établissements du supérieur est quasiment exclusivement public, qu’ils soient publics ou privés. Inversement, en Australie, le financement est majoritairement d’origine privée, quel que soit le secteur des établissements.