Pour Horizon Europe, entre 2021 et 2027, l’Union européenne a prévu de dédier un budget d’environ 95,5 Md€ à la recherche, au développement et à l’innovation, une hausse de près de 20 % du budget alloué lors de l’exercice précédent. En octobre 2024, la Commission avait engagé plus de 44 % de ce budget.
Avec 11,4 % des financements obtenus la France confirme son rang de 2ème pays bénéficiaire des financements européens derrière l’Allemagne (
tableau 32.01). Le taux de succès des équipes françaises, en termes de financement, est toujours bien supérieur au taux de succès moyen, plus de 6 points d’écart. En matière de réussite, la France se place même devant l’Allemagne (
tableau 32.01). Avec 9,3 % des participations et 8,6 % des projets coordonnés, les équipes françaises se situent cependant derrière l’Espagne et l’Italie (
tableau 32.01). Bien que les propositions de projets soient de qualité, les équipes françaises répondent moins que leurs homologues espagnoles, italiennes ou allemandes aux appels à propositions du programme. Elles représentent 7,7 % de la demande totale de soutien, plus de 2 points de moins que les équipes allemandes. Avec 7,7 % des demandes de soutien sur les trois dernières années du programme
H2020, cette tendance persiste.
Au fil des programmes-cadre, l’espace est resté le domaine de prédilection de la France (
graphique 32.03). Les équipes françaises bénéficient de 25,4 % des financements attribués, devant l’Allemagne (20,0 %) et l’Espagne (10,9 %). Le Centre national d’études spatiales (
CNES) en tant qu’agence de financement et la présence de l‘Agence spatiale européenne (
ESA) sur le territoire français accentuent la performance de la France dans ce domaine. Les équipes françaises participent au renforcement de l’indépendance de l’
UE dans l’espace et à l’amélioration de sa compétitivité, notamment en développant et perfectionnant les infrastructures spatiales et terrestres européennes existantes, Copernicus et Galileo mais aussi en créant de nouveaux services de mise en orbite et de transport dans l’espace. Les équipes francaises sont les 2ème bénéficiaires des financements
ERC (13,6 %) derrière l’Allemagne (23 %) (
graphique 32.02). Cependant depuis le début du programme Horizon 2020, le
CNRS reste le principal bénéficiaire de ces financements. Depuis 2021, avec 216 projets le
CNRS accueille 43 % des projets
ERC soutenus par une organisation française.
L’Allemagne constitue toujours le partenaire privilégié de la France. Les équipes allemandes sont présentes dans un peu plus de sept projets collaboratifs sur dix impliquant au moins une équipe française. La France collabore avec l’Allemagne dans 90,7 % des projets de recherche et innovation dans le domaine du climat, avec l’Espagne (dans 78,3 % des projets) et l’Italie (dans 73,9 % des projets) (
graphique 32.04). Des projets réunissant des acteurs de la recherche publique française et allemandes ont par exemple pour objectif d’élargir et approfondir les connaissances dans la science du climat afin de mieux comprendre les intéractions climat-écosystèmes et proposer des solutions comme le reboisement des paysages pour piéger et stocker le carbone.
Plus de six acteurs français sur dix sont des entreprises. Elles captent 34,5 % des financements perçus par les équipes françaises et sont présentes dans près d’un quart des projets impliquant au moins une équipe nationale (
graphique 32.05). Les entreprises françaises s’investissent particulièrement dans les programmes liés aux « problématiques mondiales et à la compétitivité industrielle européenne ». Elles perçoivent plus de 45 % des financements alloués dans ce cadre dont 70,6 % dans le cluster Climat, énergie et mobilité (
graphique 32.06). Dans ce domaine la Commission encourage l’innovation (
graphique 32.07) en particulier au travers des entreprises communes. Ainsi Airbus et Safran collaborent au sein du partenariat Clean Aviation afin de concevoir de nouvelles architectures innovantes d’avions pour les courts et moyens-courriers dans le but d’assurer la transition vers des sources d’energie à émissions faibles. Toujours dans l’optique de soutenir l’innovation, le Conseil européen de l’innovation (EIC) finance les entreprises et principalement les
PME (
graphique 32.07) qui peuvent proposer un produit ou un service novateur à déployer sur les marchés existants ou en créer de nouveaux.