Pour Horizon Europe, l’Union européenne a prévu de dédier un budget d’environ 95,5 Md€ à la recherche, au développement et à l’innovation, une hausse de près de 20 % du budget par rapport au programme
H2020 qui l’a précédé. En octobre 2023, la Commission avait engagé plus de 31 % de ce budget.
Avec 10,6 % des financements obtenus la France confirme son rang de 2ème pays bénéficiaire des financements européens derrière l’Allemagne (
tableau 30.01). Le taux de succès des équipes françaises, en terme de financement, est toujours bien supérieur au taux de succès moyen, 6 points d’écart. En matière de réussite, la France se place même devant l’Allemagne. Avec 9,1 % des participations et 9,9 % des projets coordonnés, les équipes françaises se situent cependant derrière l’Espagne. Bien que les propositions de projets soient de qualité, les équipes françaises répondent moins fréquemment que leurs homologues espagnoles, italiennes ou allemandes aux appels à propositions du programme. Elles représentent 7,8 % de la demande totale de soutien, plus de 2 points de moins que les équipes allemandes. Avec 7,7 % des demandes de soutien sur les trois dernières années du programme
H2020, cette tendance persiste.
Via la participation de l’Office national d'études et de recherches aérospatiales (
ONERA) et les entreprises comme Safran, Airbus et Thales, la France est toujours très impliquée dans le programme climat, énergie et mobilité (
graphique 30.02). Les équipes françaises sont les 2ème bénéficiaires des subventions allouées dans ce domaine (13,1 %) derrière l’Allemagne (16 %). Au fil des programmes-cadre, l’espace est resté un des domaines de prédilection de la France (
graphique 30.03). Les équipes françaises bénéficient de 31,4 % des financements attribués devant l’Allemagne (20,4 %) et l’Espagne (12,9 %). Les équipes françaises participent au renforcement de l’indépendance de l’
UE dans l’espace et à l’amélioration de sa compétitivité, notamment en développant et perfectionnant les outils technologiques européens comme Galileo ou Copernicus.
L’Allemagne constitue toujours le partenaire privilégié de la France. Les équipes allemandes sont présentes dans un peu plus de sept projets collaboratifs sur dix impliquant au moins une équipe française. Avec environ 80 % et 66 % de projets communs dans le programme Numérique, Industrie et Espace, l’Allemagne, l’Espagne et la France s’investissent ensemble dans des projets innovants pour le développement de matières neutres pour le climat et circulaires (
graphique 30.04). Des projets réunissant des entreprises françaises comme Orano et Renault, ou espagnoles comme Comanai ainsi que des instituts de recherche comme le Commissariat à l’énérgie atomique (
CEA) et la Fraunhofer-Gesellschaft allemande ont pour objectif d’assurer un accès durable à des matières premières propres et durables issues d’un système de recyclage des produits en fin de vie comme les batteries domestiques.
Au fil des programmes-cadre, le
CNRS a conservé sa place historique de premier bénéficiaire des crédits de recherche. Sur la période 2019‑2022, il a perçu près de 2 fois plus de financements que la Fraunhofer-Gesellschaft et trois fois plus que le Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt (DLR) en Allemagne (
graphique 30.05). Sur la même période, entre les deux programmes-cadre, le
CNRS a augmenté sa participation en terme de subventions de 22 M€ (+ 12 %) contre 14M€ (+ 14 %) pour la Fraunhofer-Gesellschaft. Le
CNRS s’investit principalement dans la recherche exploratoire avec près de 45 % des financements alloués par le Conseil européen de la recherche (
ERC) aux institutions hôtes françaises (
graphique 30.06). Accueillant 176 projets lauréats, le
CNRS est le bénéficiaire principal des bourses
ERC devant la Max Planck Gesellschaft (96 projets) et University of London (84 projets) (
graphique 30.07). Le
CNRS confirme non seulement son engagement mais aussi sa première place dans l’excellence scientifique avec plus de 23 % des financements Marie Sklodowska-Curie (
MSCA) perçus par les institutions hôtes françaises et l’accueil de 107 boursiers postdoctoraux devant University of Copenhagen (94 boursiers).