Après une scolarité au cours de laquelle elles ont en moyenne de meilleurs résultats que les garçons, les filles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat. En 2022, dans une génération, la proportion de filles lauréates de cet examen est supérieure de dix points à celle des garçons (85 % contre 75 %). Celles-ci poursuivent leurs études dans l’enseignement supérieur presque aussi souvent que les garçons, mais ne souhaitent pas s’inscrire dans les mêmes filières (
graphique 13.01). Ainsi, en 2023, la liste de vœux des femmes sur Parcoursup est, en moyenne, composée à 36 % de vœux en licence, contre 25 % pour la liste des hommes. À l'inverse, les filières sélectives sont moins présentes dans les listes des femmes : les vœux en
CPGE représentent en moyenne 5 % des vœux des listes des femmes contre 8 % des listes des hommes ; il en va de même pour les
BUT (8 % contre 14 %) et les
STS (23 % contre 34 %). Les femmes souhaitent relativement plus souvent que les hommes poursuivre des études paramédicales ou sociales : ces formations représentent plus de 9 % des listes de vœux des jeunes femmes contre moins de 2 % de celles des jeunes hommes.
La mixité des formations de l'enseignement supérieur est par conséquent très variable. Alors qu'en 2022‑23 elles représentent 56 % des inscrits, les femmes en constituent plus de la moitié en écoles de commerce, gestion et comptabilité, 46 % en
STS mais seulement 41 % en
CPGE, 40 % en
IUT et 30 % dans les formations d’ingénieur (
graphique 13.02). À l'inverse, les formations paramédicales et sociales sont très féminisées et comprennent 84 % de femmes. À l'université, elles sont plus de sept sur dix dans les filières Langues, lettres et sciences humaines. En dix ans, leur part a progressé dans les formations scientifiques à l’université (+ 5,9 points), mais reste encore minoritaire (43 %). Cependant, elles sont 67 % dans les formations de santé et 66 % en sciences de la vie, de la santé, de la Terre et de l'Univers (
graphique 13.03). Alors qu'elles représentent 59 % des inscrits en licence et 61 % en master, elles ne sont que 49 % en doctorat.
Parmi les femmes sorties de formation initiale en 2019, 2020 et 2021, 57 % ont obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, pour seulement 47 % des hommes. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur détiennent plus souvent des diplômes universitaires de niveau Bac + 5 (22 % en master ou doctorat contre 14 % pour les hommes). Elles sont aussi plus souvent diplômées au niveau Bac + 3 à l’université : 17 % sont diplômées d’une licence contre 12 % pour les hommes. Les hommes sont aussi diplômés que les femmes d’une école de niveau licence et au-delà : 8 % sont diplômés d’une école (
tableau 13.04). Bien que plus souvent diplômées de l’université, les femmes ont un taux d’insertion égal à celui des hommes, trente mois après l’obtention d’une licence professionnelle ou d’un master (hors enseignement) (respectivement 95 % et 93 % en décembre 2022). Pour les diplômés de
DUT, le taux d’insertion est plus élevé d’un point pour les femmes. L’insertion des femmes s’est améliorée alors que celle des hommes est restée inchangée. Par ailleurs, le taux d’emploi des femmes est légèrement inférieur à celui des hommes, en particulier pour ces derniers titulaires d'un
DUT (- 3 points). Cela peut s’expliquer en partie par un taux d’inactivité des femmes supérieur à celui des hommes.
Quel que soit le diplôme obtenu, les femmes insérées sur le marché du travail ont des conditions d’emploi moins favorables. Elles occupent moins souvent un emploi stable : 75 % pour les titulaires d'un
DUT ou d’un master (hors enseignement) et 82 % d'une licence professionnelle contre respectivement 80 %, 82 % et 88 % pour les hommes. En outre, elles travaillent plus fréquemment à temps partiel et accèdent dans de moindres proportions à des emplois de niveau cadre ou professions intermédiaires (55 % contre 67 % pour les hommes titulaires d'un
DUT, 70 % contre 84 % pour les hommes diplômés d'une licence professionnelle et 89 % contre 93 % à l'issue d'un master hors enseignement). Enfin, les emplois occupés par les femmes sont également moins bien rémunérés que ceux des hommes. Les écarts médians croissent avec le niveau du salaire et du diplôme obtenu jusqu’à atteindre 240 euros nets par mois pour les diplomés de master (hors enseignement) (
tableau 13.05).