À partir de 1987, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur devient possible. Jusqu’alors cantonné aux seuls
CAP, la réforme Seguin de 1987 l’ouvre à tous les niveaux de formation. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il se développe vraiment.
Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux 5 (préparation d’un diplôme Bac + 2), 6, 7 et 8 (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (
tableau 19.01). A partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence et du Master professionnels. Entre 2005 et 2021, le nombre de ces apprentis a plus que sextuplé (+ 579 %), et en 2021‑22, la majorité des apprentis (57,5 %) suit désormais une formation dans le supérieur. Les 479 600 apprentis de l’enseignement supérieur de l’année scolaire 2021‑22 correspondent à 6,9 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans et à 16,2 % des étudiants de l’enseignement supérieur.
L’effectif d’apprentis dans l’enseignement supérieur continue de progresser fortement cette année (+ 48,3 %) à un niveau lègèrement moins soutenu que l’année dernière (+ 58,6 %). Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse importante : le nombre d’apprentis augmente de 43,2 % pour les
BTS, 40,5 % pour les Master, 24,4 % pour les Licences et 10,2 % pour les diplômes d’ingénieur. Les autres types de diplômes, notamment les certifications professionnelles délivrées par des écoles privées de l'enseignement supérieur, ont également connu une forte croissance, avec plus de 85 000 apprentis supplémentaires en 2021‑22 par rapport à l’année précédente (+ 74,6 %). Seuls les
DUT enregistrent une baisse de leurs effectifs d’apprentis liées à la disparition progressive de ce diplôme au profit de la mise en place du
BUT.
40 % des apprentis du supérieur préparent un diplôme de niveau 5, 25 % un diplôme de niveau 6 et un tiers (35 %) un diplôme de niveaux 7 et 8 , (
graphique 19.02). Dans le détail, 33 % des apprentis de l’enseignement supérieur préparent un
BTS, 9 % une Licence, 8 % un Master et 6 % un diplôme d’ingénieur. Les autres se répartissent entre le
DUT, le
BUT, les diplômes des écoles de commerce et les certifications professionnelles délivrées par des écoles, par le ministère du travail ou par les chambres de commerce et d’industrie.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne essentiellement les garçons. Mais la part des filles y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 47 % contre 40 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (55 %) et Licences (45 %), diplômes davantage tournés vers le domaine des services. Les femmes sont moins présentes dans les formations d'ingénieurs en apprentissage. Les femmes sont donc plus représentées dans les diplômes plus souvent orientés vers le domaine des services que dans ceux orientés vers le domaine de la production (
graphique 19.03). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,7 ans.
En 2021‑22, la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (52 %). 24 % étaient déjà apprenti l’année précédente et 25 % avaient une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage…). En 1ère année de
BTS, 52 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 14 % suivaient déjà une formation en apprentissage (
graphique 19.04a,
graphique 19.04b,
graphique 19.04c). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (57 %), principalement d’un
BTS ou d’un
DUT (respectivement 29 % et 17 %) tandis qu’un peu plus d’un jeune sur quatre était déjà apprenti (27 %). Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement en apprentissage des jeunes venant de la voie scolaire (61 %), essentiellement des
DUT (29 %) ; près d’un quart des jeunes était déjà apprentis l’année précédente (23 %).
La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions-académiques. En Ile-de-France, 78 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, cette part varie de 36 à 64 % dans les toutes les autres régions, sauf à Mayotte qui accueille pour la troisième année des apprentis dans l’enseignement supérieur (24 %).