À partir de 1987, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur devient possible. Jusqu’alors cantonné aux seuls CAP, la réforme Seguin l’ouvre à tous les niveaux de formation. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il se développe vraiment. Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux 5 (préparation d’un diplôme Bac + 2), 6, 7 et 8 (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (
tableau 21.01). À partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence et du Master professionnels. Entre 2005 et 2023, le nombre de ces apprentis a été multiplié par 9, et en 2023‑24, la majorité des apprentis (62,2 %) suit désormais une formation dans le supérieur. Les 635 800 apprentis de l’enseignement supérieur de l’année scolaire 2023‑24 correspondent à 9,2 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans et à 21,4 % des étudiants de l’enseignement supérieur.
L’effectif d’apprentis dans l’enseignement supérieur continue de progresser fortement cette année (+ 10,3 %) bien qu’à un niveau moins soutenu que l’année dernière (+ 20,1 %). Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse : le nombre d’apprentis augmente de 6,4 % pour les Master, 6,1 % pour les
BTS, 4,3 % pour les diplômes d’ingénieur. Les autres types de diplômes, notamment les certifications professionnelles délivrées par des écoles privées de l'enseignement supérieur, ont également connu une forte croissance, avec plus de 36 500 apprentis supplémentaires en 2023‑24 par rapport à l’année précédente (+ 13,9 %). La mise en place du
BUT a deux impacts : la disparition des
DUT cette année et la baisse importante des apprentis préparant une Licence (- 36,6 %).
37 % des apprentis du supérieur préparent un diplôme de niveau 5, 25 % un diplôme de niveau 6 et 38 % un diplôme de niveaux 7 et 8, (
graphique 21.02). Dans le détail, 30 % des apprentis de l’enseignement supérieur préparent un
BTS, 7 % un Master, 6 % un
BUT, 5 % un diplôme d’ingénieur et 4 % une Licence. Les autres se répartissent entre les diplômes des écoles de commerce et les certifications professionnelles délivrées par des écoles, par le ministère du travail ou par les chambres de commerce et d’industrie.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne majoritairement les hommes. Mais la part des femmes y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 49 % contre 43 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (56 %), le
BTS et licences (45 et 46 %). Les femmes sont moins présentes dans les formations d'ingénieurs en apprentissage. Elles sont davantage représentées dans les diplômes plus souvent orientés vers le domaine des services que dans ceux orientés vers le domaine de la production (
graphique 21.03). Quelque soit le diplôme du supérieur préparé, les femmes sont sous-representées en apprentissage (49 % par apprentissage contre 56 % sous statut étudiant en 2023‑24) (cf
fiche 15). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,8 ans.
En 2023‑24, près de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (44 %). 33 % étaient déjà apprenti l’année précédente et 23 % avaient une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage…). En 1ère année de
BTS, 52 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 16 % suivaient déjà une formation en apprentissage (
graphique 21.04a,
graphique 21.04b,
graphique 21.04c). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (45 %), principalement d’un
BTS (31 %) tandis que plus d’un jeune sur trois était déjà apprenti (39 %). Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement en apprentissage des jeunes venant de la voie scolaire (51 %) et près d’un tiers des jeunes était déjà apprentis l’année précédente (30 %).
La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions-académiques. En Ile-de-France, 81 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, cette part varie de 38 à 71 % dans les autres régions.