En 2023‑24, 716 000 étudiants reçoivent au moins une aide financière directe. Cette augmentation de 2,1 % par rapport à l’année précédente s’explique par la hausse des effectifs boursiers liée à la réforme de la rentrée 2023. Malgré cette augmentation, le nombre d’étudiants aidés reste, à l’exception de l’année universitaire précédente, le plus bas depuis 2016‑17 (
tableau 03.01). La part d’étudiants aidés, parmi ceux inscrits dans une formation ouvrant droit à une aide du
MESR, s’élève à 39,2 %.
Une part importante des étudiants aidés sont boursiers sur critères sociaux (95 %), les autres perçoivent au moins une allocation spécifique annuelle ou une aide ponctuelle (5 %). La part des boursiers sur critères sociaux varie selon les filières. Plus de la moitié des étudiants en
STS sous statut scolaire sont boursiers (55 %,
graphique 03.02). C’est dans cette filière que la proportion d’étudiants boursiers sur critères sociaux est la plus élevée. À l’université, la part des étudiants boursiers sur critères sociaux, parmi ceux inscrits dans une formation y ouvrant droit, s’élève à 40 %. La proportion des boursiers sur critères sociaux en classes préparatoires aux grandes écoles (
CPGE) s’élève à 28 %.
En 2023, le montant des aides de l’État aux étudiants est de 6,6 milliards d’euros, soit une progression en euros constants de 35 % depuis 1995 et une augmentation de 2,5 % par rapport à 2022 (
tableau 03.03). Ces aides sont constituées d’aides directes, d’aides indirectes et d’avantages fiscaux.
Les aides directes de l’État représentent 67 % du montant total de l’action sociale aux étudiants. Les bourses (y compris les bourses sur critères sociaux) et les prêts forment la part la plus importante des dépenses (2,3 milliards d’euros en 2023, soit 34 % du total). Elles ont une tendance à la hausse sur le long terme (+ 56 % depuis 1995, en euros constants), mais sont en baisse par rapport à 2022 (- 2,7 %). L’allocation de logement social (
ALS), qui correspond à 1,8 milliard d’euros, soit 28 % du montant total des aides de l’État, a augmenté de 74 % par rapport à 1995 (en euros constants) et de 6 % par rapport à 2022. S’ajoute également la part de l’État dans les aides personnalisées au logement (
APL) versées par la
CNAF.
Des aides indirectes viennent compléter le dispositif. Elles regroupent les œuvres sociales des
CROUS, les aides aux associations ainsi que l’exonération des droits d’inscription pour les étudiants boursiers. Elles représentent 11 % de l’ensemble des aides sociales. Elles comprennent notamment la subvention au réseau des œuvres universitaires (9 % du total des aides sociales aux étudiants en 2023 soit 569 millions d’euros). Les restaurants universitaires proposent des tarifications dites « sociales » à 3,30 euros et « très sociales », avec la mise en place du ticket repas à 1 euro en septembre 2020. Au départ circonscrit aux étudiants boursiers, le repas à 1 euro est élargi à partir de la rentrée 2021 aux étudiants en situation de précarité. Entre septembre 2022 et juin 2023, 459 000 étudiants boursiers ont pu en bénéficier. En moyenne, sur cette période, 249 000 étudiants boursiers et 28 000 étudiants non boursiers ont bénéficié chaque mois de repas à 1 euro.
Enfin, les aides de l’État comprennent également des aides fiscales. Il s’agit d’avantages fiscaux entrant dans le calcul de l’impôt sur le revenu : la majoration du quotient familial pour les étudiants rattachés au foyer fiscal de leurs parents (1,2 milliard d’euros) et la réduction d’impôt pour étudiant à charge. Ces aides fiscales représentent 22 % de l’ensemble des aides sociales aux étudiants.