la mobilité étudiante Erasmus + dans l’enseignement supérieur

En valeur absolue et pour l’année 2020‑21, le nombre de mobilités étudiantes Erasmus+ s’établit à 23 528, soit 67 % du nombre total des mobilités d’apprenants de l’enseignement supérieur. Malgré la prolongation de la crise sanitaire, la mobilité de stage sortante en 2020‑21 — particulièrement touchée l’année précédente — amorce un rebond avec une augmentation de 32 % par rapport à 2019‑20, tout en restant en deçà de l’année pré-Covid 2018‑19. La mobilité d'études sortante à l’inverse accuse à nouveau une baisse, de 25 % par rapport à 2019‑20 (graphique 15.01).

Depuis 2015, la mobilité internationale de crédit permet des mobilités entrantes ou sortantes, d’études ou de stage, à l’extérieur des pays du programme. L’année 2020‑21 voit une diminution importante du nombre de ces mobilités, de 1 526 mobilités en 2019‑20 à 714 en 2020‑21, soit une baisse de 53 %. Malgré cette baisse significative, le nombre de mobilités de stages se stabilise autour de son niveau pré-Covid grâce aux mobilités entrantes.

La mobilité étudiante est principalement féminine (59 % des mobilités sont réalisées par des femmes (tableau 15.02). Celles-ci sont mieux représentées dans les mobilités d’études (59 %) que dans les mobilités de stage (57 %). Près de 90 % des mobilités sont réalisées en cycle licence ou master : 43 % en niveau licence et 56 % en niveau master. Les filières les mieux représentées sont le commerce, l’administration et le droit (35 %).

Le premier pays de destination des étudiants inscrits en France reste l’Espagne, avec 21 % des étudiants en mobilité Erasmus +, suivi par l’Allemagne (12 %) et le Royaume-Uni [1] (8 %, graphique 15.03). La part de ces trois pays dans la mobilité des étudiants depuis la France a chuté de près de 10 points depuis 2014‑15, passant de 49 % à 40 % des mobilités sortantes, au profit des autres destinations et notamment l’Italie (+ 1,7 point depuis 2014, la plus forte hausse). Le Maroc est le premier pays d’accueil des étudiants en mobilité en dehors des pays du programme.

En 2020‑21, l’effet de la crise sanitaire sur les mobilités est beaucoup plus limité qu’il ne l’était en 2019‑20. Alors que 24 805 mobilités avaient été affectées par un cas de force majeur en 2019‑20, 3 819 mobilités le sont en 2020‑21 (graphique 15.03). Le nombre de mobilités annulées ayant engendré des frais pour les bénéficiaires a lui aussi été réduit de 69 %, passant de 3 273 mobilités à 1 017. Ces baisses importantes peuvent être expliquées par une meilleure anticipation par les bénéficiaires des effets de la crise sanitaire, et l’introduction des mobilités dites « virtuelles » ou « hybrides » permettant d’en mitiger les effets. Ainsi, 880 mobilités financées ont été réalisées avec au moins une partie de l’activité en distanciel. Bien que l’année académique 2020‑21 ait été marquée de bout en bout par les effets de la crise sanitaire, elle illustre aussi une forte adaptation des bénéficiaires permettant un retour à une forme de normalité : 32 592 mobilités ont pu se dérouler sans difficulté spécifique (dont 314 « hybrides ») contre 19 503 l’année 2019‑20.