La dépense intérieure d'éducation est estimée à 137,4 milliards d'euros en 2011. Cela représente une baisse de 0,4 % par rapport à l'année précédente, en euros constants. L'effort consenti par la collectivité nationale pour le fonctionnement et le développement du système éducatif correspond à 6,9 % du produit intérieur brut. En 2009, selon les dernières statistiques internationales disponibles, cet effort est légèrement plus important en France que dans la moyenne des pays de l' OCDE (+ 0,1 point).
L'édition 2012 de Repères et références statistiques est en ligne. Au sommaire: une information statistique détaillée sur le fonctionnement et les résultats de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, ainsi que les principales données sur la recherche française. Plus de 150 thèmes sont abordés dans cette publication.
À la rentrée 2012, selon les projections effectuées à partir des résultats provisoires au baccalauréat et des choix d'orientation observés les années précédentes, les effectifs étudiants augmenteraient de 1,5 % dans l'ensemble de l'enseignement supérieur. Les flux d'entrée dans le supérieur seraient plus importants. Cette hausse serait notamment liée à un nouvel afflux de bacheliers professionnels lors de la session 2012 du baccalauréat . À l'horizon 2021, le nombre de bacheliers généraux augmenterait de 12,1 % par rapport à 2011, tandis que les effectifs de bacheliers technologiques diminueraient de 9,6 %. Les effectifs de bacheliers professionnels connaîtraient un réajustement après le pic conjoncturel de 2012 (- 9,5 % entre 2012 et 2021), mais resteraient supérieurs aux effectifs de 2011 (+ 9,7 %). Suite à cet afflux de bacheliers généraux, si les tendances en termes d'orientation et de poursuite d'études se prolongeaient, les effectifs étudiants augmenteraient de 11 % à l'université entre 2011 et 2021, 9,5 % en CPGE et 4,5 % en IUT. La hausse en STS serait plus modérée (3,1%).
L'évolution des orientations prises par les bacheliers S se caractérise principalement par une dispersion croissante de leurs choix : en 2008, seuls 21 % s'inscrivent en licence, alors que c'était le cas de 35 % d'entre eux il y a dix ans. Cette baisse n'affecte cependant que les licences de sciences, et plus généralement les bacheliers S se dirigent de moins en moins vers les formations scientifi ques traditionnelles. Dans le même temps, ils vont de plus en plus souvent en médecine (ou pharmacie) ou dans les écoles recrutant après le baccalauréat dans des domaines très variés. Ces évolutions concernent tous les lauréats de la série S, quelle que soit leur spécialité ou leur mention. Trois ans plus tard, les bacheliers S sont plus nombreux en licence, en particulier de sciences, où ils poursuivent leurs études après être passés par un IUT , une classe préparatoire ou un premier cycle d'études médicales. Mais 36 % se retrouvent dans des écoles, d'ingénieurs ou paramédicales principalement.
En 2010, la dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) s'établit à 43,4 milliards d'euros, en hausse de 2,8 % en volume par rapport à 2009. L'augmentation de la DIRD résulte d'une progression soutenue des dépenses de recherche et développement (R&D) des entreprises. Ces dernières ont contribué à hauteur de 1,65 point de pourcentage à l'évolution de la DIRD, les administrations ayant contribué pour 1,15 point. L'effort de recherche de la nation, mesuré en rapportant la DIRD au produit intérieur brut, s'élève à 2,24 % en 2010. Il devrait se maintenir à 2,25 % en 2011. En raison d'un léger ralentissement des dépenses des administrations, la DIRD augmenterait en 2011 à un rythme moins élevé (+ 2,2 % en volume), mais sa progression resterait supérieure à celle du PIB (+ 1,7 % en volume). En 2010, les activités de R&D dans les entreprises et dans les administrations mobilisent 393 000 personnes en équivalent temps plein.
L’Allemagne réalise davantage de recherche et développement que ne le fait la France. Cet écart relève d’une différence d’échelle entre les deux pays. Il relève également d’un effort de recherche supérieur en Allemagne : les dépenses consacrées à la R&D s’élèvent à 2,82 % du PIB en Allemagne, contre 2,26 % en France. Cet écart est essentiellement attribuable à la structure économique des deux pays : c’est dans l’industrie que se fait l’essentiel de la R&D et l’industrie occupe en Allemagne une place plus importante dans l’économie qu’en France. De plus, l’industrie allemande est fortement spécialisée sur les activités les plus intensives en R&D. En revanche, l’intensité de recherche des entreprises qui mènent des travaux de R&D, bien que légèrement supérieure en Allemagne, n’explique qu’une faible partie de l’écart de dépenses de recherche. En France, les entreprises industrielles de haute technologie affectent notamment une part plus élevée de leur chiffre d’affaires à la recherche que leurs homologues d’Allemagne.
Durant l’année universitaire 2010-2011, plus de 96 000 enseignants ont été en fonctions dans les établissements publics d’enseignement supérieur. Leur effectif global progresse constamment, avec 3 200 personnes de plus que l’année précédente, soit + 3,4 %, notamment du fait de la part des enseignants non permanents. Parmi ces enseignants, 56 000 appartiennent aux corps des enseignants-chercheurs – y compris les corps à statuts spécifiques – dont les effectifs ont progressé de 8,1 %en dix ans. 13000 enseignants du second degré et 27 000 enseignants non permanents participent à cet encadrement universitaire.
Huit bacheliers sur dix entrant en première année de licence (L1) déclarent être dans une formation qui correspond à ce qu’ils souhaitaient faire comme études en fin de terminale. Pourtant, 38 % n’avaient pas placé cette formation en tête de leur choix d’orientation. Certains ont été acceptés dans une formation autre que leur licence actuelle sans pour autant s’y inscrire ; les autres (25 % de l’ensemble) peuvent être considérés comme s’étant inscrits en L1 "par défaut" . Ces inscrits sont moins satisfaits de leur orientation et du fonctionnement d’Admission Post-Bac (APB), et ont moins souvent bénéfi cié de certaines mesures du Plan Réussite en Licence. La satisfaction à l’égard de l’information sur l’orientation trouvée avant d’entrer à l’université continue à croître, Internet devenant la source d’information la plus citée. Les trois quarts des primo-inscrits en L1 souhaitent poursuivre leurs études dans leur licence, et plus de la moitié jusqu’au master. De moins en moins d’étudiants souhaitent devenir enseignants (31 % contre 45 % en 2006).
91 % des jeunes diplômés 2008 de master qui ont fait le choix d’arrêter leurs études après l’obtention du diplôme sont en emploi trente mois après leur entrée dans la vie active. Le pourcentage est le même pour le petit nombre de diplômés de DUT qui sont dans le même cas et il est de 92 % pour ceux, beaucoup plus nombreux, de licence professionnelle qui vérifient les mêmes conditions. Certains diplômés de master accèdent plus difficilement à l’emploi ou bénéficient de conditions d’embauche moins favorables. Il en est ainsi pour les diplômés de lettres, langues et arts, pour les diplômés issus d’un milieu social moins favorisé, ou pour les femmes. Dans 44 % des cas, l’emploi qu’un diplômé de master occupe trente mois après l’obtention de son diplôme ne se situe pas dans la région de son université d’origine. L’Île-de-France accueille à elle seule 30 % des diplômés dans ce cas et 15 % d’entre eux occupent un poste à l’étranger.
L’évolution récente dans les parcours suivis par les jeunes dans l’enseignement supérieur se caractérise principalement par une élévation de leur niveau de sortie : un tiers des élèves de la génération entrée en sixième en 1995 quitte le système éducatif avec au moins un diplôme de niveau bac + 3, contre un quart de la génération précédente, entrée en sixième en 1989. Au total, 44 % d’entre eux ont obtenu un diplôme ou une certification sanctionnant au moins deux années d’études après le baccalauréat . Les écarts sont très importants selon l’origine sociale : deux enfants d’enseignants sur trois ont accédé à un diplôme de niveau bac + 3 ou plus, tandis que ce n’est le cas que d’un enfant d’ouvrier non qualifié sur dix. Le parcours suivi dans l’enseignement secondaire est déterminant pour la poursuite d’études supérieures et leur réussite : le taux d’accès à un diplôme de l’enseignement supérieur varie de 89 % pour les bacheliers généraux à 64 % pour les bachelierstechnologiques et 19 % pour les bacheliers professionnels. Un jeune entré dans l’enseignement supérieur sur cinq est sorti sans diplôme ; les plus nombreux s’étaient inscrits dans une section de techniciens supérieurs.
La réforme de la voie professionnelle augmente considérablement les effectifs de bacheliers professionnels. Bien que ce baccalauréat ait d’abord vocation à préparer les jeunes à une insertion professionnelle immédiate, leur nombre dans l’enseignement supérieur progresse également, aussi bien sous statut scolaire que par alternance. 42 % des lauréats poursuivent leurs études à l’issue du baccalauréat . Ils s’inscrivent très majoritairement en sections de techniciens supérieurs, où ils obtiennent des résultats mitigés : près de la moitié d’entre eux obtiennent leur diplôme. Lorsqu’ils rejoignent les formations générales à l’Université, ils sont très peu nombreux à y obtenir leur licence. Un quart d’entre eux ont arrêté leurs études un an après leur inscription en première année de licence.
Depuis 2008, les collectivités territoriales dépensent chaque année plus d’un milliard d'euros en faveur de la recherche et du transfert de technologie (R&T). Avec 60 % des budgets R&T au profit d'opérations immobilières et de transfert de technologie, les collectivités territoriales, tous niveaux confondus, interviennent de manière concertée pour renforcer l’innovation et l’attractivité du territoire. Lorsqu’elles financent directement des travaux de R&D, les collectivités privilégient d’abord la recherche dans l’enseignement supérieur et les PME locales. De 2007 à 2010, 349 millions d’euros sont consacrés en moyenne par an au volet recherche du contrat de projet État-région (CPER). Dans ce cadre, les bâtiments universitaires absorbent 42 % des crédits immobiliers. Les conseils régionaux apportent 69 % des budgets R&T de métropole, soit 748 millions d’euros par an en moyenne de 2007 à 2010. Ils consacrent 15 % de leur budget R&T aux Pôles de compétitivité.
À la rentrée 2011, 79 800 étudiants sont inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), effectif en hausse de 0,7 % par rapport à l'année précédente. Les effectifs augmentent dans les trois filières : scientifique (+ 0,2 %), économique et commerciale (+ 0,6 %) et littéraire (+ 3,1 %) . Les CPGE recrutent majoritairement des bacheliers généraux (95 %). Les bacheliers technologiques sont de plus en plus nombreux et leur part augmente depuis 2001, en particulier dans la filière économique où ils représentent 10 % des bacheliers nouvellement inscrits. La part des femmes croît légèrement depuis 2001, mais la parité n'est toujours pas atteinte (42 %). Cependant, la part des femmes est différente selon la filière : moins d'un tiers des étudiants en formation scientifique sont des femmes, alors qu'elles sont 74 % en lettres. 50 % des préparationnaires sont issus d'un milieu très favorisé et un peu plus d'un quart sont boursiers.
L’effort de recherche des entreprises, principal facteur explicatif des performances des pays industrialisés en matière de recherche et développement (R&D), a peu progressé en France depuis le début des années 2000. Il est resté stable autour de 1,4 % du PIB. Les activités industrielles les plus intensives en R&D consacrent pourtant plus du tiers de leur valeur ajoutée à des travaux de recherche , et cette proportion augmente. Le recul dans l’économie française de l’industrie, qui concentre 80 % des travaux de R&D, ralentit la progression de l’effort de recherche du secteur privé. Son apparente stabilité masque une hausse de l’intensité de recherche dans de nombreuses activités industrielles et de services. Malgré la crise économique, cette progression de l’intensité de recherche des entreprises s’est poursuivie en 2008 et 2009.
Pour sa sixième édition, la brochure filles et garçons sur le chemin de l’égalité de l’école à l’enseignement supérieur compare les principales données statistiques disponibles en matière de parcours et de réussite des jeunes : répartition selon les niveaux d’enseignement, résultats scolaires, choix d’orientation, poursuite d’études après le baccalauréat et insertion professionnelle.
En France comme au niveau européen, les filles sont plus diplômées à la sortie du système éducatif. Elles se distinguent par une meilleure maîtrise de la langue, de moindres difficultés en lecture et des scores plus élevés en compréhension de l’écrit. Elles ont des résultats équivalents à ceux des garçons en sciences, mais semblent avoir moins confiance dans leur capacité scientifique.
Cet ensemble de données constitue un état de situation national qui peut être décliné, au niveau académique et au niveau des établissements scolaires. Il permet de disposer d’éléments qui aideront à la mise en place de politiques en faveur de l’égalité des sexes. Cette égalité, ambition politique collective, projet d’intégration sociale, est au cœur des missions de l’école de la République.
L’Atlas régional 2012 reflète la diversité du système français d’enseignement supérieur. Il présente, sous forme de cartes, de graphiques et de tableaux, la répartition des étudiants sur le territoire français, par filières, par grands secteurs disciplinaires ou par cycles d’étude. Il donne aussi le détail de ces effectifs par agglomération selon les types de formation. Cet atlas est un outil indispensable pour une bonne appréhension de la structuration territoriale de l’enseignement supérieur et pour l’élaboration de stratégies territoriales.