état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°15
état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°15
 

l'état de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation - résumé

 
Chaque année, l'état de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation présente un état des lieux chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu'il met en œuvre et de ses résultats. Une mise en perspective européenne et internationale est réalisée pour les indicateurs les plus structurants. L’ouvrage aborde une cinquantaine de thèmes déclinés sur une double page comportant une synthèse et plusieurs graphiques et tableaux illustratifs. L’essentiel des données est issu de sources exploitées par le service statistique ministériel en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (la sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques, SIES). Ce document s’appuie aussi largement sur d’autres sources et contributions émanant du MESRI et du MENJS (DEPP, DGESIP, DGRI, DGRH notamment) ou d’autres organismes, en particulier de l'Insee, de l'OCDE, du Céreq, de l'OST du Hcéres, d’Erasmus+ et de l'OVE.

Des dépenses en faveur de l'enseignement supérieur légèrement supérieures à la moyenne de l’OCDE

La crise sanitaire a provoqué en 2020 la fermeture des établissements pendant plusieurs semaines. Elle a également affecté le budget de l’État et le PIB. À prix constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation), en 2020, les dépenses de la collectivité nationale pour l’enseignement supérieur sont donc en recul de 0,8 % par rapport à 2019. La collectivité national a ainsi dépensé 33,8 milliards d'euros (Md€) pour l'enseignement supérieur en 2020 (fiche 01). Cette dépense a connu une forte croissance depuis 1980 : elle a été multipliée par 2,8 (en prix constants). En 2020, la dépense moyenne par étudiant s'élève à 11 580 euros. Elle est un peu supérieure à la dépense moyenne pour un lycéen (11 140 euros en 2020). Depuis 2014, la dépense moyenne par étudiant s’est contractée à un rythme de - 1,4 % par an en moyenne, sous l’effet de la vive progression des effectifs étudiants. Ainsi, la dépense moyenne par étudiant s’est réduite de près de 4,3 % en cinq ans, alors même que le nombre d’étudiants inscrits progressait de près de 6,8 %. Sa progression est néanmoins forte sur longue période, avec une croissance de 33 % depuis 1980. Le coût par étudiant est différent selon les filières de formation : il varie de 10 440 euros en moyenne par an pour un étudiant d'université jusqu'à 15 730 euros pour un élève de CPGE. Le différentiel s'explique en grande partie par le taux d'encadrement pédagogique.

Plus des deux tiers de cette dépense pour l'enseignement supérieur concernent le personnel. À la rentrée 2020, le potentiel d'enseignement et de recherche dans l'enseignement supérieur public sous tutelle du MESRI est de 91 638 enseignants dont 55 400 enseignants-chercheurs et assimilés, soit 60 % de l'ensemble (fiche 04). Les enseignants du second degré et les enseignants non permanents représentent respectivement 14 % et 25 % de ces effectifs. Depuis 20 ans, le nombre d'enseignants dans le supérieur a progressé de 7,7 %.

La part de l'État, prépondérante dans le financement de l'enseignement supérieur (un peu moins de 70 % en 2020), se renforce légèrement en 2020 (+ 0,9 point), reflet de l’effort d’accompagnement des étudiants durant la crise sanitaire et des investissements en faveur de l’enseignement supérieur du programme des investissements d’avenir. Celle des ménages est un peu inférieure à 10 %. À la rentrée 2020, plus de GC4802~800 200 étudiants~GC4802 ont bénéficié d'une aide financière directe sous la forme de bourses ou de prêts. C’est près de 18 000 de moins sur un an mais en progrès de 80 000 sur 5 ans. Au total, l'aide financière et sociale en leur faveur, incluant notamment les allocations de logement et les allégements fiscaux, atteint GC4803~6,2 Md€~GC4803 (hors contribution des différents régimes au financement des assurances sociales des étudiants) (fiche 03), en nette progression par rapport à 2019.

En consacrant 1,4 % de son PIB en 2018 à l'enseignement supérieur, la France se situe un peu en-dessous de la moyenne des pays de l'OCDE (1,5 %) (fiche 02). Elle devance des pays européens comme l’Espagne (1,3 %), l’Allemagne (1,2 %) ou l’Italie (0,9 %) mais est distancée par les Pays-Bas (1,7 %) et la Finlande (1,5 %). Elle se positionne loin derrière les États-Unis (2,5 %), le Canada (2,3 %) et le Royaume-Uni (2,0 %). Les comparaisons internationales doivent cependant être interprétées avec prudence car elles intègrent des structures de financement très disparates.

Le nombre d’étudiants progresse vivement : + 9 % sur les seules 5 dernières années

Selon les résultats de la session 2020 du baccalauréat, en raison d’un fort taux de réussite lié aux conditions exceptionnelle de la crise sanitaire du COVID-19, 723 000 candidats ont obtenu le baccalauréat (fiche 07). Le nombre de bacheliers retrouve un niveau inférieur, mais cependant encore élevé, en 2021 avec 687 200 bacheliers. La part d'une génération ayant le bac, qui a dépassé 60 % en 1995, atteint 87,0 % en 2020. La quasi-totalité des bacheliers généraux et trois quarts des bacheliers technologiques s'inscrivent dans l'enseignement supérieur ; pour les bacheliers professionnels, dont une majorité se dirige d’emblée vers la vie active, le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur est certes inférieur mais il nettement progressé en 10 ans pour atteindre 43 % en 2020.

Le système Parcoursup centralise l’essentiel des démarches d’orientation dans l’enseignement supérieur. Au cours de la campagne 2021, 641 000 élèves de Terminale en 2020‑21 ont confirmé des voeux (fiche 09). En moyenne, la liste de vœux d’un candidat compte 12,8 vœux. Cette liste se compose à 33 % de vœux en Licence (dont 3,5 % en LAS), 5 % en PASS, 30 % en STS, 11 % en BUT, 6 % en CPGE et 6 % en DE sanitaire et social, les autres vœux étant formulés dans d’autres formations présentes sur Parcoursup. Pour les candidats de terminale générale, la Licence est le vœu le plus fréquent (48 % dont 5 % en LAS), suivie dans l’ordre d’importance par les BUT (11 %), les CPGE (10 %) et les STS (8 %). Pour les candidats en terminale technologique ou professionnelle, la STS est la filière la plus choisie, représentant respectivement 49 % et 77 % de leurs listes de vœux en moyenne. En fin de procédures principale et complémentaire, le 16 septembre 2021 94,2 % des bacheliers inscrits à Parcoursup en phase principale ont reçu au moins une proposition et 81,7 % ont accepté l’une d’entre elles.

À la rentrée 2020, 2 894 500 inscriptions étudiantes (hors inscriptions simultanées en Licence et CPGE) sont recensées dans l'enseignement supérieur (fiche 12). Accroissement du taux de bacheliers au sein d’une classe d’âge, attractivité de l’enseignement supérieur et facteurs démographiques contribuent à une croissance continue du nombre d’étudiants, qui accélère encore sur la période récente. Sur les seules cinq dernières années, le nombre de nouveaux étudiants s’est accru de 266 300, soit une augmentation de 12,6 % sur cette courte période. Cette évolution résulte essentiellement d’une scolarisation accrue des dernières générations dans l’enseignement supérieur. L’attrait des établissements français pour les étudiants en mobilité international explique également une partie de cette progression même si le nombre d’étudiant en mobilité internationale inscrit dans les établissements français se contracte légèrement à la rentrée 2020, conséquence de la crise sanitaire. Depuis le début des années 2000, c'est l'enseignement supérieur privé qui connaît la plus forte progression de ses effectifs étudiants. Cette tendance se confirme pour les années 2010. Les effectifs d’étudiants dans l’enseignement supérieur privé ont progressé de 50 % contre 17 % seulement dans le public.

Les bacheliers généraux se dirigent massivement vers l’université et notamment les formations générales et de santé. Viennent ensuite les formations professionnelles courtes (IUT, STS) et les classes préparatoires aux grandes écoles. Tous niveaux de formation confondus, on dénombre ainsi en 2020‑21, 1,65 million d’étudiants à l’université, dont 120 000 préparent un DUT/BUT. 267 000 sont inscrits en STS, 84 900 en CPGE. 783 000 autres se répartissent notamment dans le secteur paramédical et social, les écoles de commerce et de management ou encore dans les écoles d’art.

Dans un contexte de très fort dynamisme des effectifs d’étudiants à l’université (+ 9,7 % en cinq ans sur 2015‑2020 à champ constant et hors doubles inscriptions en CPGE), l’attractivité des différentes disciplines est contrastée. Entre 2015 et 2020, Sciences, STAPS (+ 13,0 %) et Arts, lettres, langues et SHS (+ 7,3 %) sont les deux groupes disciplinaires les plus prisés. Les effectifs en Santé reculent de près de 3 % sur la période 2015‑2020 après une croissance supérieure à 10 % sur 2010‑2015. Les effectifs en Droit maintiennent un taux de croissance d’un peu plus de 3 % sur les deux périodes.

Rendue possible à partir de 1987, accélérée par la réforme LMD de 2002, la formation par l'apprentissage s'est fortement développée dans l’enseignement supérieur (fiche 20). Depuis 2005, le nombre d'apprentis a presque triplé et, sur l’année 2020, conséquence des mesures prises en réponses à la crise sanitaire, le rythme de progression dépasse même 58 %. Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse : le nombre d’apprentis augmente de 51,4 % pour les Licences, 38,2 % pour les BTS, 31,3 % pour les Master, 15,3 % pour les DUT et 6,0 % pour les diplômes d’ingénieur. Les autres types de diplômes, notamment les Titres homologués délivrés par des écoles privées de l'enseignement supérieur contribuent également de manière importante à cette vive croissance : leurs effectifs d’apprentis fait plus que doubler sur un an. On compte ainsi 323 300 apprentis en 2020, soit 11,6 % des effectifs de l'enseignement supérieur, et pour la première fois historiquement, plus d’un apprenti sur deux est étudiant dans l’enseignement supérieur. 33 % des apprentis préparent un BTS et 8 % un diplôme d’ingénieur. À l’issue d’une décennie de forte progression de l’apprentissage en Licence et Master, ces deux formations comptent désormais pour respectivement 10,7 % et 13,7 % des apprentis en 2020.

Le Doctorat est le diplôme le plus haut délivré dans l’enseignement supérieur. Il constitue également une première expérience professionnelle pour de nombreux doctorants. Les docteurs forment, surtout, le vivier de l’activité de recherche française. Depuis 2000, la formation par la recherche s'effectue au sein d'écoles doctorales ensuite regroupées dans des collèges doctoraux. En 2020, GC5044~11 800 Doctorats~GC5044 ont été délivrés (fiche 40). Si le nombre de Doctorats délivrés a progressé de près de 10,0 % entre 2009 et 2012, il se stabilise sur les dernières années autour de 14 000. En 2020, la crise sanitaire a entrainé des reports de soutenance ; de nombreux contrats doctoraux ont été prolongés. Le nombre de doctorats délivrés s’établit donc à un niveau bas de 11 800 doctorats délivrés. Le nombre des inscriptions en première année de doctorat est tendanciellement en baisse, tout particulièrement dans les sciences de la société (droit, économie, gestion, sociologie, anthropologie), avec - 36 % entre 2009 et 2020 et dans les sciences humaines et humanités (lettres, langues, arts, histoire), avec - 31 % sur la même période. La baisse est un peu moins marquée en Sciences exactes et applications (- 12 %) et les premières inscriptions en doctorat en Biologie, Médecine, Santé progressent de 12 % sur la même période.

Une amélioration sensible de la réussite à l’université

La réussite dans l'enseignement supérieur est fortement influencée par les antécédents scolaires des étudiants. C'est notamment vrai pour la Licence générale, le DUT ou le BTS et a fortiori pour la Première année commune aux études de santé, en vigueur jusqu’à la réforme intervenue en 2020 (fiche 21). À l’exception de la Licence professionnelle où le bac d’origine a peu d’influence sur la réussite, les bacheliers généraux réussissent mieux que les bacheliers technologiques et professionnels.

Seuls 46,3 % des étudiants de Licence obtiennent leur diplôme en 3, 4 ou 5 ans (fiche 22). Mais la réussite en Licence continue sa progression cette année encore avec un taux de réussite en 3 ans pour la cohorte des bacheliers 2017 qui s’établit à 32 % en progrès de près de 3 points. Ces taux encore relativement faibles sont liés pour l’essentiel aux abandons à l’issue de la première année de Licence, le cas échéant suivis d’une réorientation vers d’autres filières de formation . La réussite des bacheliers généraux en Licence en 3, 4 ou 5 ans est plus de deux fois plus élevée (56,7 %) que celle des bacheliers technologiques (20,3 %) ou que celle des bacheliers professionnels (8,1 %). L’assiduité des étudiants est déterminante dans leur réussite. Ainsi 58 % des étudiants témoignant d’une assiduité minimale en L1 passent en deuxième année. Il est encore trop tôt pour évaluer complètement les conséquences sur la réussite du contexte de crise sanitaire mais on peut déjà constater une forte progression du passage de première en deuxième année de licence à la rentrée 2020.

Près des deux tiers des diplômés 2020 de Licence poursuivent en Master (y compris Master enseignement). Un peu plus d'un étudiant en Master sur deux obtient son diplôme en deux ans et un peu plus d'un sur dix en trois ans. Cette réussite est en progrès sensible depuis 2017 et la mise en œuvre de la réforme des Masters.

Seuls 15 % des néo-bacheliers inscrits en première année commune aux études de santé (PACES) en 2018 accèdent en un an à la deuxième année. Au final, en un ou deux ans, ils sont un peu plus d’un tiers à y parvenir. La réussite des bacheliers technologiques et professionnels en PACES est exceptionnelle : 2 % seulement accèdent à la deuxième année. Au contraire, plus d’un tiers des bacheliers scientifiques parviennent en un ou deux ans à rejoindre la deuxième année dans une des filières de santé à l’université (lorsque le redoublement était systématiquement possible).

La réussite est relativement élevée dans les filières courtes. Ainsi, près des deux tiers des néo-bacheliers inscrits en STS en 2017 obtiennent leur diplôme en 2 ou 3 ans. En DUT également, la réussite est élevée : près de 80 % des néo-bacheliers inscrits en DUT en 2017 obtiennent leur diplôme en deux ou 3 ans. Cette réussite est contrastée suivant les baccalauréats d’origine. En STS par exemple, près de huit bacheliers généraux sur dix obtiennent leur diplôme en deux ou 3 ans pour seulement sept bacheliers technologiques sur dix et moins d’un bachelier professionnel sur deux.

En 2020, on observe que 49,4 % des jeunes âgés de 25 à 34 ans sont diplômés de l'enseignement supérieur, pourcentage relativement stable sur les dernières années. La France se situe un peu au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, qui a cru de plusieurs points en 5 ans pour atteindre désormais 45,5 %. Par ailleurs, sur la période 2017 à 2019, 15 % des jeunes sortants de formation initiale ont étudié dans l’enseignement supérieur sans obtenir aucun diplôme, quand 26 % sortent diplômés de niveau master, 10 % de niveau licence et 12 % ont validé des études supérieures courtes.

Les milieux sociaux favorisés accèdent toujours beaucoup plus aux diplômes les plus élevés

La démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur se poursuit : en 2020, 48,1 % des 25‑34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 37,9 % des 25‑64 ans.

Ce contraste concerne tous les milieux sociaux. Dans les catégories favorisées, parmi les enfants de cadres ou professions intermédiaires, GC4593~77,4 %~GC4593 des 20‑24 ans étudient ou ont étudié dans le supérieur contre 61,9 % des 45‑49 ans ; parmi les enfants d'ouvriers ou d'employés, la progression est un peu plus forte mais le niveau de départ est particulièrement bas : GC4594~51,5 %~GC4594 des 20‑24 ans ont fait des études supérieures contre 32,6 % des 45‑49 ans.

L’écart entre ces deux groupes sociaux s'observe également lorsque l'on s'intéresse à la part de diplômés : en moyenne, sur la période 2018‑2020, près de 70 % des enfants de cadres ou de professions intermédiaires sont diplômés du supérieur contre moins de 40 % des enfants d'ouvriers ou d'employés.

Si les diplômés de l’enseignement technologique court, notamment en STS et en IUT, sont issus dans des proportions équivalentes des différentes catégories socio-professionnelles de la population française, l'université hors IUT et les grandes écoles reflètent une forte distorsion sociale : 39 % des enfants de cadres sortent diplômés d'une grande école ou de l'université à un niveau Bac + 5 ou plus contre un peu plus de 13 % des enfants d'ouvriers.

Les jeunes filles sont nettement plus diplômées que les garçons, mais leur insertion professionnelle est bien moins favorable

Plus de la moitié des étudiants sont des femmes (54 %). Largement majoritaires dans les filières universitaires de Lettres ou de Sciences humaines (69,7 %) et dans les formations paramédicales ou sociales (86,0 %), les femmes sont minoritaires dans les classes préparatoires aux grandes écoles (41,9 %) et en IUT (40,9 %). En dix ans, leur part a légèrement progressé dans les formations scientifiques à l’université (+ 3 points), mais reste encore minoritaire (42 %).

Plus nombreuses dans la population étudiante, les femmes sont également davantage diplômées que les hommes. Dix points les séparent : parmi les femmes sorties de formation initiale entre 2017 et 2019, plus de la moitié a obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, pour seulement 40 % des hommes. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur détiennent plus souvent un diplôme de niveau Bac + 5 universitaire, alors que les hommes sont plus souvent diplômés d’écoles supérieures et de formations courtes (BTS ou DUT). La situation des femmes sur le marché du travail est en revanche moins favorable. Elles occupent moins souvent un emploi à durée indéterminée et plus souvent un emploi à temps partiel. Elles occupent moins fréquemment un emploi de cadre. Enfin, les emplois occupés par les femmes jeunes diplômées sont moins bien rémunérés que ceux de leur homologues masculins, les écarts de salaires médians atteignant plus de 200 euros nets par mois

Depuis 20 ans, la place des femmes s'est renforcée au sein de la population des enseignants-chercheurs, mais le mouvement reste lent pour les postes de plus haut niveau. En 2020‑21, elles représentent 45 % des maîtres de conférences mais seulement 27 % des professeurs d'université.

La place des établissements d’enseignement supérieur dans la formation continue reste extrêmement faible

En 2019, la formation continue dans les établissements d’enseignement supérieur a généré un chiffre d'affaires de 493 millions d'euros pour l’enseignement supérieur (fiche 29). Dans les seules universités (hors Cnam), ce sont 327 000 stagiaires qui ont été accueillis auxquels plus de 95 000 diplômes ont été délivrés.

La science française dans le paysage mondial de la recherche et de l’innovation

La France se situe au 9e rang en part mondiale des publications scientifiques (fiche 30). Le nombre de ses publications progresse au cours des 10 dernières années mais, dans un contexte de croissance vive du nombre de publications dans les dernières années, sa part mondiale de publications scientifiques se contracte sous l’effet de l'arrivée de nouveaux pays sur la scène scientifique internationale comme la Chine, l'Inde ou le Brésil. Elle passe ainsi de 3,7 % à 2,4 % des publications mondiales entre 2010 et 2020 et son indice d’impact, légèrement supérieur à la moyenne mondiale en 2010 (1,04), est, en 2019 inférieur à la moyenne mondiale (0,94). Au niveau européen, l’Allemagne, historiquement, et l’Italie et l’Espagne depuis peu, précèdent la France. L’Espagne connait une progression sensible du nombre et de l’impact de leurs publications scientifiques qui place ce pays à niveau comparable à celui de la France.

Plus de 60 % des publications françaises sont réalisées en coopération avec des scientifiques étrangers ce qui place le taux de co‑publication français parmi les plus élevé au monde (comparable au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas et supérieur à l’Allemagne). Plus d’un quart des publications françaises associe par exemple des scientifiques américains.

En 2020, observé au niveau des grandes disciplines, la France présente un profil disciplinaire équilibré. La part des publications de la France en Sciences de la vie et Sciences physiques et ingénierie est similaire à celle du total mondial. La part des publications en SHS est en revanche plus faible en France que dans le monde (fiche 32). Observé au niveau de disciplines plus fines, le profil français est plus complexe. La France apparaît ainsi très spécialisée dans les domaines Étude du passé humain (SH6, indice 2,0) et Mathématiques (PE1, indice 1,8). La part des domaines Immunité, infection et immunothérapie (LS6), Sciences de l'univers (PE9) et Cultures et production culturelle (SH5) dans les publications françaises est également de 30 % à 50 % au-dessus de leur part dans les publications mondiales. L’analyse des profils scientifiques nationaux repose toutefois sur une base de référence qui représente inégalement les différents pays selon les disciplines, et doit donc être appréciée avec prudence.

Dans le domaine de la recherche sur l’environnement (fiche 51), la recherche française se situe au 13e rang mondial. Entre 2010 et 2019, sa position dans ce domaine se fragilise. En matière d’environnement, la France présente une spécialisation en écologie, météorologie et climatologie ainsi qu’en géosciences. La France est positionnée à la 6e place des pays déposant des brevets dans le domaine des technologies de protection du climat auprès de l’Office européen des brevets (OEB) en 2020.

Grande puissance scientifique européenne, la France est le troisième pays bénéficiaire des contributions allouées par l’Union européenne dans le cadre du programme Horizon 2020 (fiche 31). Elle se place derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni et bénéficie de 11,1 % des contributions allouées. Associé à l’Allemagne dans sept projets sur dix, la France est très présente dans le domaine du nucléaire, des transports et de l’espace.

La France figure encore parmi les grandes nations en matière de brevets (fiche 33). En 2020, avec 5,7 % des demandes de brevets publiées à l’Office européen des brevets (OEB), elle conserve son 5e rang mondial dans le système européen des brevets. Entre 2010 et 2020, la part de la France dans les demandes de brevets adressées à l’OEB passe de 6,6 à 5,7 % sur la période. La France est désormais devancée par la Chine au très fort dynamisme. Les brevets français déposés aux offices européen et américains se concentrent dans deux grands domaines : machines-mécanique-transports et chimie-matériaux.

Le taux d’innovation des sociétés implantées en France au cours des années 2016 à 2018 est légèrement supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne (UE27) à champ sectoriel identique (52 % contre 50 %). Mais la France accuse un retard important avec l’Allemagne dont près de 70 % des entreprises sont innovantes (fiche 34). Avec 69 % de sociétés innovantes, le secteur de l’information et de la communication est le plus innovant. Pour soutenir l’innovation, l’État met en œuvre un ensemble de dispositifs d’accompagnement ciblés sur les jeunes entreprises innovantes (4 000 entreprises bénéficiaires de 211 M€ en 2019) (fiche 35), ou au spectre plus large comme le Crédit d’impôt Innovation (8 500 entreprises bénéficiaires de 287 M€ de crédit d’impôt en 2019) (fiche 48).

En France, près de 649 100 personnes se consacrent à la R&D en 2019

Au total, chercheurs et personnels de soutien confondus, ce sont près de 649 100 personnes qui se consacrent en 2019 à la R&D, au moins pour une part de leur activité (fiche 34). Ils représentent au total 462 000 personnes en équivalent temps plein (ETP) dont 313 400 chercheurs (en ETP). Les personnels de recherche ont fortement progressé dans les entreprises entre 2012 et 2019 (+ 15 %) ainsi que dans les établissements d’enseignement supérieur, à la faveur du recrutement d’enseignants chercheurs pour faire face aux afflux d’effectifs étudiants (+ 18 %). En revanche, dans le secteur institutionnel dit de l’État, composé essentiellement des organismes, le personnel de recherche s’est replié de près de 3 %. En 2019, 62 % des chercheurs sont en entreprises. En entreprise, 5 branches emploient à elles seules plus de la moitié des chercheurs (fiche 36) : « Activités informatiques et services d’information » (14 %), « Activités spécialisées, scientifiques et techniques » (13 %), « Industrie automobile » (10 %), « Construction aéronautique et spatiale » (8 %) et « Édition, audiovisuel et diffusion » (7 %). Entre 2014 et 2019, La croissance des effectifs de recherche est essentiellement portée par les branches de services dont les effectifs progressent 3,5 fois plus vite que ceux des branches industrielles. Si l’on rapporte le nombre de chercheurs à la population active, la France, avec 10,6 chercheurs pour mille actifs en 2019, se place derrière la Corée du Sud, le Danemark ou la Belgique, mais devant l’Allemagne, le Japon, les États-Unis, et le Royaume-Uni.

La part des femmes parmi le personnel de recherche s'élève à 32,4 % en 2019 (fiche 37). Elle est plus faible dans les entreprises (23,5 %) que dans le secteur public (47,5 %). Elle est également plus faible parmi les chercheurs (28,5 %) que parmi les personnels de soutien (41,1 %). Pour plus d'un chercheur sur deux en entreprise en 2019, le diplôme d'ingénieur est le diplôme le plus élevé. En revanche, seuls 12 % des chercheurs en entreprise disposent d'un doctorat.

La dépense intérieure de recherche et développement en France s'est élevée en 2019 à 53,4 Md€ et représente 2,19 % du produit intérieur brut (PIB) (fiche 42). La France se situe à la 5e et avant-dernière place parmi les six pays de l’OCDE les plus importants en termes de volume de la dépense intérieure de R&D (DIRD), derrière la Corée du Sud (4,64 %), le Japon (3,24 %), l'Allemagne (3,18 %) et les États-Unis (3,07 %), et devant le Royaume-Uni (1,76 %). En 2020, dans un contexte de crise sanitaire, la DIRD atteindrait 54,2 Md€, en recul de 1,0 % en volume. Cependant, l’effort de recherche remonterait à 2,35 % du PIB, conséquence d’une contraction plus importante du PIB que celle de la DIRD.

L'effort de recherche est surtout le fait des entreprises qui, en 2019 exécutent près des deux-tiers (65,9 %) des travaux de R&D réalisés sur le territoire national pour un montant de 35,2 Md€. Les dépenses de recherche des entreprises ont progressé beaucoup plus vivement que celles du secteur public au cours des dix dernières années, à la faveur notamment de la réforme du crédit d'impôt recherche (CIR). Les entreprises financent près de 62 % des travaux de R&D en 2019. La dépense intérieure de recherche du secteur public s'élève à 18,2 Md€ en 2019 reposant majoritairement sur les organismes de recherche (54 %) mais aussi fortement sur les établissements d'enseignement supérieur (41 %), le partage restant une approche quelque peu théorique dans la mesure où l’essentiel de la recherche publique est conduit dans des unités mixtes de recherche associant les deux catégories d’organisations. Les PME représentent 19 % des dépenses intérieures de R&D des entreprises, dont plus de 60 % en faveur des activités de services (fiche 44). Les grandes entreprises, à l'origine de 56 % de la dépense intérieure de R&D des entreprises, réalisent près des trois-quarts de leur effort en haute et moyenne-haute technologie. Les dépenses intérieures de R&D des entreprises se concentrent ainsi à 54 % sur six branches de recherche : l’industrie automobile (13 % de la DIRDE), la construction aéronautique et spatiale (10 %), les activités spécialisées, scientifiques et techniques (9 %) et les activités informatiques et services d’information (8 %). l’industrie pharmaceutique (8 %) et l’industrie chimique (6 %). Par ailleurs les entreprises ont consacré une part non négligeable de leur DIRD à des domaines transversaux comme les biotechnologies (fiche 52), l'environnement (fiche 51 et fiche 53), ou l’agriculture (fiche 50).

Les entreprises sont soutenues dans cet effort par l'État via des aides directes, des coopérations avec les organismes publics dans les domaines civils ou militaires et des dispositifs fiscaux comme le crédit d'impôt recherche (CIR) ou le statut de jeune entreprise innovante (JEI) (fiche 48 et fiche 35). En 2019, 8 % des travaux de R&D des entreprises sont financés par des ressources publiques et la créance du CIR (au titre de la R&D, de l’innovation et des collections) atteint à 6,7 Md€ en 2019. La France de ce point de vue ne se distingue pas des autres pays de l'OCDE où les dispositifs fiscaux de soutien à la recherche privée se développent, traduisant une concurrence accrue entre pays pour attirer les activités de R&D des entreprises. Les collectivités territoriales participent aussi à l'effort de recherche notamment en finançant des opérations immobilières ou des transferts de technologie : en 2020, sous l’effet de la crise sanitaire qui a affecté les équilibres budgétaires des collectivités, leur budget de recherche, et de transfert de technologie (R&T) est estimé à 659 M€ (fiche 49). En 2021, il devrait retrouver son niveau antérieur (810 M€ en prévision).
 
 


Emmanuel Weisenburger (SIES A2.4)

 
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les étudiants inscrits dans l'enseignement supérieur en 2020-21
Source MESR-DGESIP/DGRI-SIES

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France entière
les effectifs de chercheurs en 2019
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Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche